Coups de coeur·Lectures 2018

Un gentleman à Moscou, Amor Towles… Rentrée littéraire 2018

  

Le roman dont je vais vous parler aujourd’hui a – je trouve – un charme littéraire tout à fait irrésistible… Et j’en fais un coup de coeur de cette rentrée littéraire, tant il m’a séduite par son côté à la fois désuet et érudit. Avec Un Gentleman à Moscou, vous entrez dans un microcosme étonnant, celui de l’Hôtel Metropol à Moscou. Le Comte Illitch Rostov vient d’y être assigné à résidence suite à un procès mené par un tribunal bolchévique. Nous sommes au début des années 1920. Le Comte avait déjà ses habitudes dans cet hôtel, mais on ne lui permet pas de rester dans sa suite et les employés, gênés, déménagent quelques unes de ses imposantes affaires dans une toute petite pièce du dernier étage, une ancienne chambre de bonne, un cagibi d’à peine 9m2. Le Comte accepte cependant son sort avec philosophie et intelligence, sympathisant au fil des années avec les employés de l’hôtel (jusqu’à finir par devenir un des leurs), nouant des relations privilégiées avec de hauts dignitaires, des diplomates de passage. Mais, c’est sa rencontre improbable avec une petite cliente, Nina, qui sera déterminante dans la vie du Comte. Se faufilant partout, connaissant des passages secrets, elle lui ouvrira les portes inexplorées de cet hôtel qui ne contient pas moins de deux restaurants, un bar et de nombreuses salles de réception où se réunissent régulièrement les nouveaux maîtres du Kremlin. Ce roman est un pavé de près de 600 pages, il est physiquement très lourd, mais il serait judicieux de ne pas s’arrêter à ces considérations, et de plutôt décider de se laisser accrocher par sa sublime couverture. Car je n’ai rien regretté de ce fabuleux voyage dans une URSS en construction, qui cherche parfois ses marques, via une fresque romanesque digne des plus grands romans, et qui n’oublie pas de rendre hommage à l’âme et à la culture russe. J’ai adoré visiter avec le Comte, ce gentleman convaincu rarement pris en défaut de bienséance, et personnage peu à peu infiniment attachant, toutes les pièces et escaliers dérobés du Metropol que l’on finit par connaître, comme les nombreux autres personnages de ce roman, sur le bout des doigts. Cerise sur le gâteau, Un gentleman à Moscou sera prochainement adapté en série télévisée par Tom Harper, avec Kenneth Brannagh dans le rôle titre, hâte.

Editions Fayard – 22 août 2018

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 4 5

« A l’instar de celle des francs-maçons, la confédération des perdants est une confrérie très unie dont les membres voyagent sans signe distinctif, tout en se reconnaissant dès le premier regard. Car après leur chute, ceux qui en sont membres partagent une certaine façon de voir les choses. Comme ils savent que la beauté, l’influence, la célébrité et les privilèges vous sont simplement prêtés plutôt que donnés, il est difficile de les impressionner. Ils ne sont pas sujets à la jalousie ou au dépit. Loin d’eux l’idée de parcourir les journaux à la recherche de leur nom. Ils tiennent à vivre parmi leurs semblables, mais considèrent l’adulation d’un oeil prudent, l’ambition d’un oeil compatissant et la condescendance d’un oeil amusé. »

26 commentaires sur “Un gentleman à Moscou, Amor Towles… Rentrée littéraire 2018

  1. Je me suis ré-ga-lée !! Un très bon moment de lecture. Du coup, j’ai acheté le précédent de l’auteur. Je ne savais pas qu’il y avait un film en préparation !! J’espère que ce sera fidèle au roman…

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  2. Ce roman ne fait pas l’unanimité. Je viens de le commencer (pour le Grand prix des lectrices Elle), à seulement 100 pages je suis déjà sous le charme du comte et de Nina. J’aime aussi le contexte historique qui est présent mais un peu flou comme le sont ces années d’après révolution. Je suis impatiente de continuer!

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