Lectures 2019

Les simples de Yannick Grannec… dans « ma rentrée littéraire » !

   Ma rentrée littéraire

Les raisons sont souvent multiples lorsque l’on passe à côté d’un livre… Le roman précédent était excellent et nous sommes encore dedans, le thème de cette nouvelle lecture ne nous plaît pas, ou nous avions peut-être trop d’attente en regard des titres précédents de l’auteur. Je ne saurais dire ce qui n’a pas fonctionné pour moi cette fois-ci avec le dernier roman de Yannick Grannec, que j’avais pourtant adoré lire dans Le bal mécanique ou La déesse des petites victoiresLa magie, l’alchimie qui se crée parfois entre un livre et un lecteur, n’a pas fonctionné ici, et je me suis même un peu ennuyée à sa lecture. Je remercie d’ailleurs l’auteure qui a eu le fair-play et la délicatesse de ne pas s’en émouvoir en tombant sur mon commentaire sur facebook, et de me dire que ce n’était pas une science exacte, et que sans doute le prochain serait au rendez-vous. Très certainement. Je ne vais pas en rester là. Mais que nous raconte donc Les simples ? Nous sommes en 1584, au sein de l’abbaye Notre Dame du loup, un lieu préservé où les bénédictines mènent une existence paisible, vouée à Dieu, à la prière et aux autres. Une partie de l’abbaye renferme effectivement un hôpital, qui reçoit principalement des femmes et des enfants, tous les malades ayant eu le courage d’atteindre ce lieu. La communauté bénéficie d’une autonomie assez inhabituelle, liée à son histoire, à la faveur d’un roi ayant profité des soins des soeurs, et à ce que leur rapporte les préparations qu’elles vendent, la plupart élaborées par l’herboriste soeur Clémence qui ramasse des simples dans les alentours. Cette richesse attise la convoitise du nouvel évêque de Vence, Jean de Solines, qui dépêche des émissaires pour tenter d’en percer les secrets. Malheureusement, un des jeunes vicaires, Léon, tombe sous le charme des traits lumineux de Gabrielle, et c’est un peu comme si le Diable s’était agrippé à son vêtement depuis le bureau de l’évêque et avait poussé avec lui les portes de l’abbaye. Le Malin va pouvoir dorénavant s’en donner à coeur joie. Yannick Grannec a une écriture absolument magnifique dans ce texte, dont j’ai d’ailleurs apprécié la structure qui alterne dictons, poésies et récit. Je crois que j’ai moins aimé par ailleurs être toute bonnement plongée ainsi dans le XVIème siècle, qui plus est au sein d’une congrégation religieuse. De plus, j’ai eu du mal à m’attacher aux personnages, même les plus sympathiques. Tous sont en effet tourmentés par des conflits intérieurs, se retrouvent à un moment donné en contradiction avec eux-mêmes et sont tentés de suivre leur part sombre. Pour autant, tout ce qui concerne les soins, les plantes, la manière de s’isoler ou de s’en sortir malgré les épreuves, m’ont beaucoup intéressée. L’époque était loin d’être tendre, et le déterminisme lié à la naissance, à son rang dans la fratrie, très fort. Il ne faut donc pas s’étonner des désordres provoqués par ces vocations orientées. Une lecture de rentrée littéraire plutôt mitigée de mon côté donc, mais un roman qui rencontre par ailleurs un beau succès sur la blogosphère (voir le billet de Nicole). N’hésitez donc pas à vous en faire votre propre idée !

Anne Carrière – 23 août 2019

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 4 5

Une autre lecture chez… Nicole

21 commentaires sur “Les simples de Yannick Grannec… dans « ma rentrée littéraire » !

  1. Je n’avais pas été très convaincue par « la déesse des petites victoires ». Du coup, je n’ai pas récidivé avec l’auteure. Le thème de celui-ci m’intéresse, on verra s’il me tombe sous la main ..

    Aimé par 1 personne

  2. Ton commentaire est intéressant parce que ce qui t’a rebutée pourrait être ce qui – je l’espère – me plaira. Pour ma part, j’avais beaucoup aimé La déesse et était restée sur un avis partagé sur Le bal mécanique… A suivre !

    Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire