❤ Attention, j’ai eu un gros gros coup de coeur pour ce roman ! La question qui se pose à moi maintenant est de savoir comment réussir à en parler sans raconter ma vie, ni l’écho surprenant, très fort, bouleversant, qu’il a provoqué en moi. Outch… Il faut reconnaître en premier lieu (et ceux qui me connaissent depuis longtemps le savent) que je suis une très grande adepte des romans d’Emmanuelle Pagano. Depuis Les adolescents troglodytes, son écriture m’est familière, me touche, je m’y sens chez moi. De plus, nous avons eu toutes les deux l’occasion de nous rencontrer plusieurs fois, notamment au cours d’un week-end d’atelier d’écriture mémorable. Que Emmanuelle Pagano soit devenue Emmanuelle Salasc ne change rien à l’affaire. J’attendais de prendre le temps de lire son dernier roman avec impatience. Et il m’a pris à la gorge immédiatement. Il s’agit pourtant de faire un saut dans le temps, d’aller vers un été 2056 imaginé, où une sirène retentit, prévenant les habitants, traumatisés par un ancien drame d’un danger imminent. Lorsque la sirène hurle, dans cette vallée d’altitude, il faut se regrouper, se mettre à l’abri, le glacier pourrait rompre de nouveau. Le problème est la présence de Clémence auprès de sa soeur Lucie. Clémence, disparue pendant trente ans, revenue se cacher auprès de sa jumelle. Clémence, probablement recherchée, dont Lucie nous raconte l’enfance et le caractère : sensible, violente, délinquante, fugueuse, asociale, psychotique, faisant vivre un enfer à sa famille au quotidien. Comment grandir sereinement auprès d’un tel personnage ? On ne peut devenir qu’un être empêché, craintif, sur ses gardes, n’est-ce pas ? Ce roman m’a bouleversée de ce point de vue. Un grand merci à l’autrice d’avoir abordé ce sujet, avec cette focale. Le lieu de la fratrie et ce qu’il s’y joue est si rarement abordé. Mais Hors gel est aussi un roman qui porte un regard étonnant sur ce que donnerait une nature soudain ultra-protégée, et déifiée à l’extrême, sous le règne d’une écologie politique stricte et voilà qui pose également question. L’écriture d’Emmanuelle Salasc sublime tout dans ce roman d’une grande force, visuel et sensible. Et le lecteur assiste, impuissant, à ce ballet dangereux entre deux soeurs que tout oppose et que tout réunit cependant.
Editions POL – août 2021
J’hésitais un peu devant ce titre, mais là, tu viens de me donner une envie furieuse de l’avoir tout de suite (et ce n’est pas sérieux, j’ai trois livres d’arrivés à la bibli 😉 )
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J’ai envie que tout le monde le lise. 😄 Franchement, je l’ai trouvé génial et bien équilibré. Une lecture très forte pour moi.
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Tu es très convaincante !
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Ah tant mieux ! J’ai vraiment envie que ce roman soit plus largement lu, il le mérite.
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voilà un billet extrêmement tentant!! je me le note, tiens!
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Oh super ! 😉
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tu réussis à donner vraiment envie!
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Tant mieux ! Et merci 😉
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je ne connais l’autrice sous aucun des deux noms 😉 Un sacré coup de foudre pour toi, apparemment, c’est forcément contagieux…
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Oui, depuis ses débuts ;).
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Oh la la, je ne connais pas, je note !!! Bon weekend 🙂
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Merci pour ta confiance ! 😉
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Mais pourquoi situer le récit en 2056 ?
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Je pense qu’elle avait envie de pouvoir parler d’une dérive possible de nos comportements à long terme. Ce n’est pas pour autant ce qui m’a le plus intéressé dans ce livre.
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