Lectures 2023

Hacker, Sophie Adriansen

hacker

Tout a commencé quand Sophie Adriansen est tombée sur un article du site Vice relatant l’histoire folle d’un jeune hacker. Elle met ça dans un coin de sa tête, relit l’article qu’elle avait enregistré, quelques mois plus tard, alors qu’elle rêve depuis quelques temps du personnage, et écrit les premières pages… Jeune prodige de l’informatique, Florian Murail, dit Flow, cache à tout le monde, depuis le collège, la réalité de ses activités. Il est discret sur cet argent qu’il semble pouvoir dépenser à foison. Sa famille, son meilleur ami Pedro, et même sa copine Méline, ne peuvent soupçonner que ce bon élève, très doué en informatique, est devenu un hacker. Il faut dire que Flow fait tout pour que rien ne se devine, il déploie des stratégies folles pour dissimuler sa richesse, les vêtements de luxe achetés. Sa faiblesse : posséder le dernier portable à la mode, le plus cher. Il laissera croire à ses parents qu’il l’a gagné ou obtenu grâce à des points de fidélité. Sa première arnaque a été de débloquer les cartes de téléphone collectionnées par sa soeur, et de les revendre. Il vole aujourd’hui des cartes de crédit pour un énorme réseau international du dark web. Tout est sous contrôle… ou presque. J’ai beaucoup aimé découvrir l’écriture de Sophie Adriansen dans ce récit très différent de ce que j’ai lu d’elle jusque-là, et entrer ainsi dans la tête d’un jeune homme de presque 18 ans, un jeune homme un peu particulier, qui préfère passer du temps devant son ordinateur à tout autre chose. Les parents ignorent ici complètement l’étendue des activités de leur fils, qui déploie des trésors d’inventivité pour détourner leurs fragiles soupçons. Et cela montre bien à quel point on peut aimer son enfant, lui accorder une totale attention, et passer quand même à côté de lui, de ses préoccupations intérieures. Une histoire édifiante, inspirée d’une histoire vraie.

 Editions La joie de lire – 17 février  2023

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 5 5

Une autre lecture chez… Enna

L’interview de Sophie Adriansen ici

Publicité
Lectures 2023

Harry Potter et le prince de sang-mêlé, JK Rowling

harryTraduit de l’anglais par François Ménard

J’en étais restée au tome 5 de la saga Harry Potter, et il me tardait de la continuer. En effet, je me retiens depuis de regarder l’adaptation filmée pour éviter de me spoiler. J’ai attendu un peu plus d’un an. On m’a proposé dernièrement de me prêter les tomes 6 et 7, j’ai donc sauté sur l’occasion. Ces volumes sont de gros pavés, que j’avais pour autant très envie d’insérer dans mon programme de lecture chargé… L’intrigue du volume 6 commence cette fois-ci un peu différemment des tomes précédents. On retrouve Harry, chez les Dudley, seulement au chapitre 3. Auparavant, le lecteur fait une incursion dans un ministère de la magie troublé et auprès d’un professeur Rogue sommé de prendre position devant la famille Malfoy. Dumbledore vient chercher Harry Potter chez son oncle et sa tante, chez qui il séjourne chaque été, pour se rendre chez les Weasley avant la rentrée. Il apprend à son élève qu’ils auront cette année scolaire des séances individuelles, afin de percer le mystère Voldemort et pouvoir ainsi le contrer. Depuis la révélation de la prophétie, le danger est évident et l’issue forcément fatale. Harry se rend compte combien un système de protection fort a été mis en place un peu partout et notamment à Poudlard. Depuis que l’on sait que Voldemort est effectivement revenu, plus aucun sorcier ne se sent en sécurité. Harry est toujours très affecté par la disparition de son parrain Sirius Black mais il peut compter sur le soutien de la famille de Ron, et sur ses amis, et bien sûr sur Dumbledore, qui l’entraîne pour autant vers des contrées dangereuses et dans les souvenirs d’un certain Tom Jedusor, un jeune homme beau et élégant, pâle et séduisant… J’ai trouvé ce tome de la saga très sombre, éclairé cependant des émois amoureux des protagonistes qui ont bien grandi et quitté l’enfance, à l’aube de leurs dix-sept ans. Les séances de souvenirs entre Dumbledore et Harry sont pour autant passionnantes et apportent un univers presque gothique à l’ensemble de ce tome, qui se termine sur une scène étonnante, qui m’a donné envie d’enchaîner immédiatement avec le tome 7, ce qui n’est pas prévu dans l’immédiat, mais on parie que je trouverai de quoi glisser un pavé entre deux lectures bientôt.

 Editions Folio Junior – octobre 2017

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 3 5

Mes lectures de la saga sont à retrouver ici

Lectures 2023

Les grandes chanteuses et musiciennes, vues par un ado ~ Sophie Adriansen

chanteuses

C’est la première fois que je lis un titre de cette collection de chez Poulpe Fictions, connue sous le nom de « 100% Bio », et qui contient déjà plusieurs références. Dans cette collection, on peut découvrir de multiples sujets comme la mythologie grecque, les femmes de sciences, les femmes artistes, les grandes aventurières, l’astronomie. Mais ce n’est pas la première fois que je lis Sophie Adriansen, et j’avais notamment adoré son récit sur Nina Simone, que je vous recommande chaudement. J’ai donc retrouvé avec grand plaisir dans ce titre-ci le regard qu’elle porte sur ces femmes exceptionnelles, parfois injustement oubliées, et bien souvent soumises à de nombreux obstacles, les grandes chanteuses et musiciennes… Et c’est par la voix de Gaston, collégien, et à la tête d’une émission de radio pour « Radio collège », qui a pour but de présenter tour à tour les femmes de musique qui ont fait l’histoire, que celle de Sophie Adriansen s’exprime. Dans un style très oral, et plein d’humour, Gaston  nous évoque différentes figures de la musique, celles d’aujourd’hui, mais aussi celles du passé. Vous trouverez, dans le désordre, Dolly Parton, Clara Schumann, Mistinguett, Hildegarde de Bingen, Lady Gaga, etc… Il interpelle Anita, responsable de la radio, qui va peu à peu elle aussi prendre la parole et de l’aisance à l’antenne… Cette collection est bien entendu destinée aux adolescents, d’où son ton enjoué, et son graphisme. J’ai d’ailleurs trouvé les illustrations de Nicola Gobbi géniales, et j’ai beaucoup apprécié la manière dont la typographie surlignait les mots essentiels. On ne s’ennuie pas une seconde à l’évocation de ces portraits saisissants. J’ai passé un moment passionnant à lire cet ouvrage qui donne envie de prolonger l’expérience en écoutant ensuite tour à tour toutes les artistes citées. Ce titre est donc également un catalogue dans lequel puiser régulièrement.

Editions Poulpe fictions –  5 janvier 2023

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 3 5

L’interview de Sophie Adriansen ici

Lectures 2023

Hop hop hop l’amour ! Julie Lerat-Gersant

hop

J’aime beaucoup, de temps en temps, faire des incursions dans la littérature jeunesse. Ce livre m’a attiré lors d’une proposition de Babélio, dans le cadre d’une opération « Masse critique » spéciale. Même si son titre fleure bon la St Valentin, dans ce roman, il est surtout question d’une relation mère/fille tendue… Ann sans E vit avec son père, sage-femme, sa mère, actrice de profession, et sa petite soeur. Elle a quinze ans, et jusque là tout allait bien. Ses relations avec sa mère étaient au beau fixe. Mais, un jour, Ann surprend un texto équivoque sur le portable de Léa. Aurait-elle une aventure avec son metteur en scène ? Il faut dire que, depuis quelques temps, des disputes éclatent régulièrement entre ses parents. Le doute est permis, et l’insouciance s’envole. Ann vit très mal cette révélation qui ternit l’image qu’elle avait de sa mère, qu’elle ne voit plus que comme une femme hypocrite. En plus, il est question que la troupe de Léa vienne jouer dans son lycée. Des ateliers sont prévus. C’est le drame pour Ann qui est persuadée que son idylle avec Laurent va être révélée, avec la honte et les multiples désagréments qui vont suivre. Ann est en colère et profite de cette trahison pour enfreindre quelques limites… Bien que d’une facture assez classique dans son style (ce qui aurait pu me rebuter), ce roman pour adolescents a su garder mon intérêt. Il explore en effet avec justesse ce moment où le regard que l’adolescent portait jusque là sur ses parents change. Les errements d’Ann, et ses questionnements, sont assez bien rendus, ainsi que le désarroi de sa mère qui subit ses sautes d’humeur. J’ai aimé que l’autrice laisse entendre aussi à demi-mots que les adultes sont des humains comme les autres, avec leurs failles et leurs erreurs. Un petit roman enlevé, léger, qui décrit pour autant très bien les dérives de l’incompréhension.

Editions ScriNeo –  9 février 2023

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 5 5

Un titre lu dans le cadre d’une opération Masse critique spéciale de chez Babélio
La fiche du livre [ici]

Coups de coeur·Lectures 2023

Flagrant déni, Hélène Machelon… coup de coeur et rentrée littéraire de l’hiver !

flagrant-deni-

❤ Un grand merci à Aurélie Barlet, fantastique libraire à « La Pléiade » de Cagnes-sur-mer, d’avoir parlé de ce livre, et de lui avoir permis un débarquement rapide dans ma boîte aux lettres. Déjà son billet était bouleversant et intrigant. J’ai ensuite adoré me faire bousculer par ce roman… Juliette, élève en terminale, dans la banlieue de Nice, est prise un soir d’été d’un terrible mal de ventre, alors qu’elle lisait tranquillement sur son lit. Elle tente de reprendre sa lecture, mais la douleur la terrasse de plus belle. Accompagnée de sa mère, elle se rend aux urgences. En réalité, Juliette accouche, d’un enfant qu’elle n’attendait pas, un être qui n’existait pas encore il y a quelques heures, caché contre sa colonne vertébrale. Choquée, sidérée, la jeune fille refuse cet enfant, cet « Autre » qui vient bouleverser sa vie d’adolescente et de bonne élève. Dans la famille, c’est également le cataclysme.  Rafael, le père, Agnès, la mère, et Chloé, la jeune soeur, font face, ensemble, prêts déjà en silence à accueillir cet enfant, si jamais… Mais la lycéenne, elle, jongle avec des sentiments variés : le rejet, la colère, l’incompréhension. Elle doit intégrer bientôt une prépa renommée. L’adoption semble la voie la plus évidente. Depuis des années, Juliette est dans l’agressivité, surtout avec sa mère. Comment accueillir l’amour ? Agnès attend, choisit l’espoir, et accompagne sa fille, qui sombre petit à petit… Le sujet du déni de grossesse est traité dans ce roman avec une grande justesse. Le lecteur ne peut que s’approprier cette histoire qui semble pouvoir arriver à tout le monde, et débarque là dans une famille ordinaire. J’ai beaucoup aimé qu’aucun des personnages ne soit traité de manière manichéenne. Les relations interfamiliales sont posées là dans toutes leurs complexités habituelles. Et il paraît naturel d’être déstabilisé par cette situation extraordinaire. J’ai eu beaucoup d’empathie pour le personnage de la mère, fragile, et pourtant solide dans la tempête. Un livre dévoré.

Editions La Dilettante –  4 janvier 2023

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 4 2 3 4 

 

Lectures 2023

On ne se baigne pas dans la Loire, Guillaume Nail… rentrée littéraire de l’hiver !

onnesebaigne

Guillaume Nail est l’auteur de plusieurs livres jeunesse et young adult, mais c’est avec ce premier roman « pour adultes » qu’il arrive en cette rentrée de janvier, toujours très littéraire et intéressante. J’ai aimé le titre de ce livre, comme une évidence (oui il est dangereux de se baigner dans la Loire), et la promesse de l’évocation de cette dernière journée de vacances, inscrite en quatrième de couverture… Nous sommes le 31 août, le dernier jour de cette colonie dans laquelle Benoît et Pauline travaillent. Ils ont en charge un groupe fougueux. Le car s’est arrêté près du fleuve, pour pique-niquer, une trêve avant la séparation, le grand départ. On va se baigner ? Quelqu’un dit ça. La baignade, oui bien sûr. On ne se baigne pas dans la Loire, pourtant, tout le monde le sait. Et tandis que Totof va récupérer un ballon perdu dans le parc du château voisin, Pierre, Gus, Farid et les autres plongent et s’amusent, sous le regard (pas suffisamment inquiet sans doute) de Pauline et Benoît… Après avoir lu ce roman, vous ne laisserez sans doute pas partir vos enfants avec autant de confiance en colonie. On le sait bien, pourtant, que les moniteurs sont à peine plus vieux que les adolescents dont ils ont la charge. Mais ceux de Guillaume Nail ont quelque chose en plus, qui génère un certain malaise chez le lecteur. Benoît avoue en effet un fétichisme dérangeant et secret, tandis que Pauline cache son véritable lieu d’habitation et son attirance pour le fantasque Gus, à qui on ne refuse rien, et surtout pas une baignade, donc. On ne se baigne pas dans la loire est un livre à la fois fiévreux et insolent, qui rappellera à certains des souvenirs de colonie et à d’autres l’insouciance parfois dangereuse de l’enfance.

Editions Denoël –  4 janvier 2023

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 5 5