Lectures 2023

Daïra pour la mer, Nassu Djailani

daira

Je dois avouer que j’ai fait une erreur de casting quand j’ai coché ce petit livre lors d’une dernière opération Masse critique de chez Babélio, et j’en suis désolée pour l’éditeur que je remercie pour l’envoi. Je me suis laissée embarquer par mon enthousiasme, la beauté du titre, le pitch, sans vraiment comprendre qu’il s’agissait en réalité d’un recueil de poésie. Et me voici tout de même dans l’obligation d’écrire un billet, exercice délicat quand on est passé complètement à côté d’un livre… Car je n’ai rien en soi contre la poésie, bien entendu. Il m’arrive d’en lire. Et c’est toujours sur le fil que l’alchimie opère alors, ou pas. Le résumé de l’éditeur est pourtant d’une beauté sans nom… jugez plutôt. « D’abord il y a la mer, les pêcheurs qui « butinent au-delà du lagon », les cases en torchis, l’arbre dont la droiture défie les siècles. Il y a la nuit et ses parfums de sève chaude, le frémissement des corps, cet homme qui distribue des poèmes aux passants. Il y a la mère que le poète chante en deux langues, le kibushi et le français, « jusqu’à [se] perdre dans le royaume d’enfance ». Il y a le quignon de pain de l’homme qui a faim, ce tirailleur de la Seconde Guerre mondiale que l’on enrôle chaque 14 juillet pour des exhibitions mémorielles. Il y a cette grand-mère chant d’amour, et les bras d’un grand-père auxquels s’accrochent les radeaux perdus. Avec Nassuf Djailani, Mayotte n’est pas une terre à genoux. Elle danse, elle danse, comme les soufis dansent daïra. Au cœur du monde, tels les arbres dans le vent. »  Qui résisterait à un tel programme ? Mais les mots de Nassif Djailani sont restés sans effet sur moi. L’objet livre est par ailleurs très beau, produit avec une grande qualité, il tient dans la main. Mais il restera dans cette catégorie des ouvrages que j’aurais aimé aimer.

Editions Bruno Doucey –  10 novembre 2022

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 5 5 5

Un titre lu dans le cadre d’une opération Masse critique de chez Babélio
La fiche du livre [ici]

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Lectures 2023

Hop hop hop l’amour ! Julie Lerat-Gersant

hop

J’aime beaucoup, de temps en temps, faire des incursions dans la littérature jeunesse. Ce livre m’a attiré lors d’une proposition de Babélio, dans le cadre d’une opération « Masse critique » spéciale. Même si son titre fleure bon la St Valentin, dans ce roman, il est surtout question d’une relation mère/fille tendue… Ann sans E vit avec son père, sage-femme, sa mère, actrice de profession, et sa petite soeur. Elle a quinze ans, et jusque là tout allait bien. Ses relations avec sa mère étaient au beau fixe. Mais, un jour, Ann surprend un texto équivoque sur le portable de Léa. Aurait-elle une aventure avec son metteur en scène ? Il faut dire que, depuis quelques temps, des disputes éclatent régulièrement entre ses parents. Le doute est permis, et l’insouciance s’envole. Ann vit très mal cette révélation qui ternit l’image qu’elle avait de sa mère, qu’elle ne voit plus que comme une femme hypocrite. En plus, il est question que la troupe de Léa vienne jouer dans son lycée. Des ateliers sont prévus. C’est le drame pour Ann qui est persuadée que son idylle avec Laurent va être révélée, avec la honte et les multiples désagréments qui vont suivre. Ann est en colère et profite de cette trahison pour enfreindre quelques limites… Bien que d’une facture assez classique dans son style (ce qui aurait pu me rebuter), ce roman pour adolescents a su garder mon intérêt. Il explore en effet avec justesse ce moment où le regard que l’adolescent portait jusque là sur ses parents change. Les errements d’Ann, et ses questionnements, sont assez bien rendus, ainsi que le désarroi de sa mère qui subit ses sautes d’humeur. J’ai aimé que l’autrice laisse entendre aussi à demi-mots que les adultes sont des humains comme les autres, avec leurs failles et leurs erreurs. Un petit roman enlevé, léger, qui décrit pour autant très bien les dérives de l’incompréhension.

Editions ScriNeo –  9 février 2023

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 5 5

Un titre lu dans le cadre d’une opération Masse critique spéciale de chez Babélio
La fiche du livre [ici]

Lectures 2021

Revue Dada n°267 – La nature morte

DADA

J’ai encore profité d’une opération Masse critique jeunesse de chez Babélio pour recevoir de nouveau un exemplaire de cette revue Dada que j’affectionne… Comme vous le savez, elle est destinée aux enfants mais est très riche. Elle peut donc intéresser tout le monde. Mon fils, qui est en terminale, en spécialité Arts plastiques, la trouve très bien faite. On y apprend en effet à chaque fois une foule de choses. Si vous ne connaissez par cette revue mensuelle, dont l’abonnement peut faire un très chouette cadeau de Noël, n’hésitez pas à la découvrir. Il faut savoir qu’elle est consacrée à l’art. Chaque numéro met en avant soit un artiste, soit un courant, ou un thème artistique particulier. J’avais reçu la dernière fois un numéro consacré à Goya, à l’art Aborigène juste avant, et aussi un numéro sur Mélies absolument passionnant. Le numéro que j’ai reçu cette fois-ci explore donc le thème de la nature morte. Ce n’est pas forcément un thème très attirant d’emblée, car les natures mortes ressemblent souvent bien plus à des exercices de style qu’à des tableaux destinés à la contemplation heureuse et/ou romantique. Les natures mortes que l’on peut voir dans les musées sont la plupart du temps sombres, représentent des repas gargantuesques, désordonnés. Ce sont des tableaux plus exigeants, pour l’artiste, qui en profite pour améliorer sa technique et faire passer des messages, et pour le spectateur, qui devrait prendre le temps d’analyser ce qu’il voit. N’êtes-vous cependant jamais restés médusés par la transparence d’un verre, le drapé d’un tissu ou le velouté d’un fruit ? L’art moderne a su, heureusement, jouer un peu plus avec le concept, et notamment le pop art, en apportant de la fraîcheur à l’exercice sans lui faire perdre sa fonction de message.

Revue Dada – octobre 2022

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 4 5

Un titre reçu dans le cadre d’une opération Masse critique de chez Babélio
La page du livre

 

Lectures 2022

Les Sisters (17), Cazenove & William… ma BD de la semaine !!

lessisters

Il m’est difficile, habitant en province, d’assister aux rencontres Babélio qui se tiennent essentiellement dans la capitale. Lorsqu’une proposition de rencontre en zoom avec Christophe Cazenove est tombée, j’ai pour autant hésité. Je ne suis pas une grande lectrice du genre d’albums qu’il signe, qui utilisent la mécanique du gag, et mes enfants sont grands. Bref, étais-je vraiment la cible ? Et puis, je me suis laissée tenter, car j’aime toujours en savoir plus sur le travail en amont des auteurs, ici celui de scénariste, et à la réception j’ai finalement beaucoup aimé découvrir ces Sisters adorables. Pour info, ce tome peut tout à fait se lire comme un one shot… Le thème de cet album tourne autour des rêves. Marine, au caractère détonnant, est fascinée par ce sujet. Elle essaye de s’entraîner à en faire de beaux, s’est mise en tête de les attraper tous, voir de les collectionner, surtout depuis qu’un attrape-rêve est accroché dans sa chambre. Et quelle joie d’avoir le premier rôle dans le rêve de quelqu’un d’autre ! Ce nouvel engouement met à mal les soirées de Wendy, sa grande soeur, qui redoute son effervescence et doit se cacher pour organiser des pyjamas party avec ses copines… Comme je vous le disais, j’ai été séduite par ce duo de soeurs, plein de tendresse. Le zoom avec Christophe Cazenove, qui a eu lieu le 24 novembre dernier au soir, s’est avéré également très intéressant. Il nous a expliqué sa manière de travailler, nous a montré l’ébauche des cases qu’il produisait, laissant ensuite la part belle au dessinateur, ici Olivier Williams, qui s’inspire apparemment de ses propres filles. Il nous a expliqué qu’il tenait à laisser s’exprimer les enfants comme des adultes, le personnage de Marine étant traité différemment, en regard de son caractère pour le moins explosif. Les Sisters ont quinze ans d’existence, rencontrent un franc succès en version animée sur Netflix. Je fais seulement leur connaissance, et pour tout dire j’ai refermé cet album avec une grande impression de tendresse.

sistersplanche

Editions Bamboo– 2 novembre 2022

 J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 4 5

Tous les autres liens sont chez Moka aujourd’hui 

Lu dans le cadre d’une rencontre Babélio avec le scénariste 

 

Lectures 2022

L’effet Titanic, Lili Nyssen

Je continue à cocher des livres à chaque opération Masse critique de chez Babélio. Et je fais souvent de belles découvertes. Encore une fois, j’ai aimé ce que j’ai lu, dans ce premier roman, sorti pour la rentrée littéraire… Il faut cependant accepter son point de départ narratif, pour apprécier pleinement sa lecture. Il faut savoir accueillir une histoire qui se déroule sur deux niveaux. En effet, nous suivons à la fois cette jeune femme, qui habite au Havre, et qui tente de croire à son autonomie affective depuis que celui qu’elle aimait est parti, et Flora et Zak, quinze ans, les personnages qu’elle a créé et dont elle nous raconte la relation. Ces deux adolescents ne viennent pas du même quartier, ne vivent pas le même quotidien, mais l’attraction est forte entre eux. La pudeur et la gêne, les obstacles viennent contrarier cet amour de jeunesse qui aimerait se déployer dans un espace préservé. Hors de la séparation des parents de Flora, loin du départ violent du frère de Zak, sans ce voyage scolaire en Angleterre, sans l’hôpital… J’ai trouvé l’écriture de Lili Nyssen vraiment très belle et moderne, libre. J’ai eu envie de noter plein de passages. Et j’ai aimé que la narratrice/écrivaine parle de ses personnages, et de cet aller et retour entre eux, comme d’une discussion qui permet de supporter le reste, la vie. J’ai aimé son atmosphère et je m’y suis sentie bien. Ce livre, qui est donc seulement un premier roman, est une bien jolie promesse pour la suite.

 

Editions Les Avrils –  24 août 2022

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 4 5

Lu dans le cadre de la dernière opération Masse critique Babélio

Une autre lecture chez… Elireblog

Lectures 2022

La bande dessinée et le temps, Thierry Groensteen

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Quand je choisis un titre dans le cadre d’une opération « masse critique » de chez Babélio, en pensant le donner ensuite à quelqu’un, je prends toujours un risque. Pour autant, le thème de celui-ci m’intéressait beaucoup. Et je savais donc, que mon fils serait intéressé également… Thierry Groensteen, que je ne connaissais pas, est apparemment un spécialiste reconnu en théorie de la BD. Cet opus sur le temps est le 3ème volet d’une série. Ici, il étudie minutieusement comment la bande dessinée gère le passage du temps, à l’aide souvent d’ellipses, mais en jouant également avec ses codes. J’ai ainsi croisé, dans ses propos, Gotlib, 3″ de Marc Antoine Mathieu et Là où vont nos pères, un album sans paroles de Shaun Tan. Le petit hic est que l’ouvrage manque vraiment d’illustrations, à l’appui des explications, pourtant claires de l’auteur. Rien ne vaut l’image à mon sens. Le propos  du spécialiste a beau être très intéressant et ponctué d’exemples très variés, le lecteur peine à se représenter ce dont il est question réellement. Je savais pourtant que les presses universitaires publiaient plus particulièrement des essais, plutôt que des ouvrages de vulgarisation destinés au grand public, mais j’ai été surprise. Rien de très grave, mon fils va s’accaparer l’ouvrage car le temps est une donnée qu’il essaye de traiter dans ses dessins.

Editions Presses Universitaires François Rabelais – janvier 2022
J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 4 4

Une autre lecture chez… Mirabilia 

Lu dans le cadre d’une opération masse critique non fiction chez Babélio

nonfiction