Lectures 2022

La bande dessinée et le temps, Thierry Groensteen

labdetletemps

Quand je choisis un titre dans le cadre d’une opération « masse critique » de chez Babélio, en pensant le donner ensuite à quelqu’un, je prends toujours un risque. Pour autant, le thème de celui-ci m’intéressait beaucoup. Et je savais donc, que mon fils serait intéressé également… Thierry Groensteen, que je ne connaissais pas, est apparemment un spécialiste reconnu en théorie de la BD. Cet opus sur le temps est le 3ème volet d’une série. Ici, il étudie minutieusement comment la bande dessinée gère le passage du temps, à l’aide souvent d’ellipses, mais en jouant également avec ses codes. J’ai ainsi croisé, dans ses propos, Gotlib, 3″ de Marc Antoine Mathieu et Là où vont nos pères, un album sans paroles de Shaun Tan. Le petit hic est que l’ouvrage manque vraiment d’illustrations, à l’appui des explications, pourtant claires de l’auteur. Rien ne vaut l’image à mon sens. Le propos  du spécialiste a beau être très intéressant et ponctué d’exemples très variés, le lecteur peine à se représenter ce dont il est question réellement. Je savais pourtant que les presses universitaires publiaient plus particulièrement des essais, plutôt que des ouvrages de vulgarisation destinés au grand public, mais j’ai été surprise. Rien de très grave, mon fils va s’accaparer l’ouvrage car le temps est une donnée qu’il essaye de traiter dans ses dessins.

Editions Presses Universitaires François Rabelais – janvier 2022
J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 4 4

Une autre lecture chez… Mirabilia 

Lu dans le cadre d’une opération masse critique non fiction chez Babélio

nonfiction

Publicité
Lectures 2021

Revue Dada n°260 – Goya

J’ai encore profité d’une opération Masse critique jeunesse de chez Babélio pour me faire plaisir et recevoir de nouveau un exemplaire de cette revue Dada que j’affectionne, et dont je commence une chouette collection… Elle est destinée aux enfants mais est très riche. Elle peut donc intéresser tout le monde. J’y apprends à chaque fois une foule de renseignements. Si vous ne connaissez par cette revue mensuelle, il faut savoir qu’elle est consacrée à l’art. Chaque numéro met en avant soit un artiste, soit un courant, ou un thème artistique particulier. J’avais reçu la dernière fois un numéro consacré à l’art Aborigène et avant un numéro sur Mélies absolument passionnant. Le numéro que j’ai reçu cette fois-ci explore Goya et son oeuvre. Il faut savoir que mon fils, en première, et qui a pour spécialité les Arts plastiques l’a tout de suite embarqué, absolument enthousiaste pour cet artiste qu’il connaît pour ses tableaux sombres. C’est un univers qui lui rappelle aussi Baudelaire, étudié cette année. Pourtant, les premiers pas de l’artiste sont relativement lumineux. Il entre à la cour du roi d’Espagne très jeune, et devient assez vite un peintre officiel, spécialisé dans les portraits. Ce qui vient tout assombrir est la maladie qui s’abat sur lui en 1792 et qui le rend sourd. Cette infirmité est angoissante pour lui. Il va alors s’intéresser de plus en plus aux côtés obscurs et horribles de l’époque. Gros succès donc, à la maison, pour ce nouveau numéro de Dada que je suis sommée de rendre aussitôt mon billet rédigé à l’intéressé qui se l’est approprié ! Cette revue est véritablement intéressante et un appui aussi, finalement, pour les lycéens qui étudient les arts.

Revue Dada – janvier 2022

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 4 5

Un titre reçu dans le cadre d’une opération Masse critique de chez Babélio
La page du livre

MC-JJ10-home-redux

Lectures 2022

Crushing, Sophie Burrows… ma BD de la semaine !!

Crushing_1824

J’avais repéré ce titre chez Noukette, vu sur la liste du dernier rendez-vous Masse critique de chez Babélio, coché allègrement, puis heureusement gagné. Et c’est tout ce que j’adore ! Les éclats de rouge sur les personnages principaux, que l’on devine très vite amenés à se rencontrer un jour. Les dessins expressifs, qui ont aussi un petit côté Léa Mazé. Tout cela est très tendre, mélancolique… Trouver quelqu’un dans la solitude des grandes villes n’est pas chose aisée. Il faut dire que nos deux personnages (en rouge donc) ne sont pas non plus très doués, voire extrêmement maladroits. La solitude pèse, s’accroche, semble être là pour toujours. Et pourtant, le coeur bat, le lecteur ne voit d’ailleurs que ça, cette aura rouge autour de ces deux êtres qui passent leur temps à passer l’un à côté de l’autre, tellement faits pourtant l’un pour l’autre. Les cases pleines pages alternent avec des planches plus traditionnelles. Le temps peut même s’arrêter sur des doubles pages. Le bonheur est peut-être au coin de la rue, mais en attendant les surprises désagréables s’accumulent aussi, entre les petites humiliations du quotidien, les mauvaises rencontres, les jobs pas très sympathiques… J’ai aimé comment les personnages de Sophie Burrows ne perdent jamais espoir, et vont trouver les moments de joie dans une main qui se tend, une soirée pizza réussie, un concert, le vol des oiseaux dans le parc. Un album qui n’est pas aussi désenchanté qu’il en a l’air, qui fait beaucoup de bien, et qui m’a beaucoup plu, émue. Et je me rends compte seulement maintenant que toute cette tendre histoire là est en plus sans paroles. 

crushingplanche

Editions Gallimard BD – 12 janvier 2022

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 4 5

La fiche du livre chez Babelio

Tous les autres liens sont chez Stephie aujourd’hui 

 

Coups de coeur·Lectures 2022

Marie et Marya, Jilian Cantor… coup de coeur !

marie et marya

❤ J’avais lu avec plaisir, mais sans plus, le précédent roman de Jilian Cantor, La vie secrète d’Elena Faber. Et voici que je me suis laissée de nouveau tenter par son nouvel opus grâce à une opération Masse critique spéciale de chez Babélio. Et j’ai bien fait, car c’est un coup de coeur ! Nous sommes en Pologne, en 1891, Marya Sklodowska s’est fiancée au fils aîné de la famille auprès de laquelle elle est gouvernante, Kazimierz Zorawski. Mais les parents de ce dernier s’opposent à ce mariage. Ils ont d’autres ambitions pour leur fils. C’est le moment où le père de Marya lui propose de rejoindre sa soeur à Paris et de s’inscrire à la Sorbonne. Elle change alors son prénom en Marie et rencontre un peu plus tard un certain Pierre Curie. Mais Jilian Cantor décide d’imaginer aussi le destin de Marya si elle était restée en Pologne et avait finalement épousé son fiancé. Et si…Et le lecteur suit alors parallèlement le destin de Marie et Marya dans un va et vient de courts chapitres qui s’entrecroisent et se répondent. Et même si le principe donne un peu le tournis dans les premières pages, il s’avère au fil de la lecture absolument fascinant et passionnant. Jilian Cantor assume en fin de livre quelques libertés romanesques avec l’histoire. Mais peu importe. Elle réussi surtout le tour de force de nous montrer à quel point nos choix sont importants et déterminants, et à quel point ils impactent également l’entourage. J’ai adoré constater ça via ce roman et en savoir plus sur Marie Curie, dont je ne connaissais en réalité que des bribes de vie. J’ai adoré imaginer un monde où Marie Curie n’aurait pas existé, et ai été quelque part soulagée que ce ne soit pas le cas. A quoi tiennent donc nos destins !

« Imaginez, si nous nous étions connus étant plus jeunes, dit Pierre. Si nous nous étions mariés. Imaginez ce qu’aurait pu être notre vie, Marya… »

 Editions Préludes – 6 avril 2022

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 4 5

La fiche du livre sur Babélio

Lectures 2022

Une famille moderne, Helga Flatland

CVT_Une-famille-moderne_8034

Traduit du norvégien par Dominique Kristensen

Je vous présente encore un titre reçu dans le cadre d’une opération Masse critique Babélio aujourd’hui. J’ai été attirée par l’idée de lire un roman norvégien qui parlerai, de plus, de la famille … Et c’est effectivement une famille norvégienne assez banale que nous rencontrons au départ, alors qu’elle se rend en Italie en vacances, à l’occasion des soixante-dix ans du grand-père. Sauf, que la cellule familiale va soudain exploser en plein vol. Les grands-parents annoncent leur séparation. Chacun des enfants réagit à sa manière et selon ses capacités à digérer la nouvelle. Liv, l’ainée prend de pleine fouet cette annonce et frise très vite la dépression, mettant le couple solide qu’elle forme pourtant avec Olaf en danger. Ellen, la cadette, qui n’a pas communiqué sur ses difficultés à avoir un enfant, mettra un peu plus de temps à réagir, préoccupée ailleurs. Hakon, le petit dernier, le plus jeune, qui a des idées modernes sur le couple et  le mariage est plus déstabilisé qu’il ne l’aurait cru… Il est donc question de liens familiaux, et surtout d’ailleurs du lieu de la fratrie, dans ce roman qui a le talent de montrer des personnalités vraies, sans fard, et c’est ce qui m’a beaucoup intéressé et plu. C’est un roman dans lequel on se sent bien, presque « en famille ». Il est étonnant de constater comment un événement qui peut sembler « personnel » peut en réalité influer sur son entourage grâce à ce mécanisme auquel il est parfois difficile de croire, d’interconnexion. Il est bien dit qu’un battement d’aile de papillon en Californie pouvait provoquer un tsunami au Japon. Dans cette famille, la séparation des parents, et ses conséquences, influe sur la vie de leurs enfants, et c’est une nouvelle façon de vivre ensemble qui est soudain à réinventer.

Editions Le bruit de l’aube – 17 mars 2022

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 4 5

La fiche du livre sur Babélio

Une autre lecture de… Mumu

Lectures 2022

Les choses que nous avons vues, Hanna Bervoets

leschosesquenousavonsvues

Traduit du néerlandais par Noëlle Michel

Je vous présente encore un titre reçu dans le cadre d’une opération Masse critique Babélio aujourd’hui. Quand je vous disais qu’il y avait embouteillage ! Ce qui m’a attiré dans ce titre ? A la fois le nom charmant et évocateur de la maison d’édition, et cette mention que le lecteur allait s’immerger dans le monde obscur des modérateurs du web… Mais pour tout dire, quand nous faisons la connaissance de Kailegh, c’est surtout une jeune fille un peu paumée, en recherche amoureuse et de stabilité, que nous rencontrons. Ce nouveau job chez Hexa va lui permettre de rembourser ses dettes. Alors si en plus l’équipe est sympa et amicale, de quoi se plaindre ? Bien entendu, il y a toutes ces images, le point de vue qu’il faut savoir adopter pour trier, la cadence à respecter, et peu à peu ce sentiment que les propos lus finissent par s’infiltrer dans l’esprit de tous. Préoccupée surtout par sa vie amoureuse, Kailegh a le sentiment d’avoir mis du temps à se rendre compte des implications, et de la force de persuasion des complotistes, par exemple. Mais quand ses amis commencent à adhérer à la théorie de la terre plate, ou qu’ils remettent en question la Shoah, la jeune fille s’inquiète. J’ai trouvé ce roman très intéressant et moderne. Kailegh nous raconte son histoire dans le cadre d’une procédure collective visant la plateforme qui les employait, elle et ses camarades, une procédure à laquelle elle ne souhaite pas participer. Mais elle tient à raconter à l’avocat qui défend ses collègues son histoire et le traumatisme subi. C’est aussi le monde du travail précaire qui nous est donné à voir, avec ses horaires particuliers, sa manière de traiter la main d’oeuvre et son abrutissement. Ce roman est le premier à sortir chez cette toute nouvelle maison d’édition qui promet beaucoup.

Editions Le bruit du monde – 3 mars 2022

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 4 5

La fiche du livre sur Babélio