Lectures 2023

Les vies dansent ~ Zay, Cuvillier & Giraudet… ma BD de la semaine !!

lesvies

Dans les albums des Editions de la Gouttière, il y a souvent des êtres qui dansent et jouent de la musique. Cet album ne déroge pas à ce qui semble être au final une ligne éditoriale, et un joli trait de caractère. L’album est arrivé dans ma boîte aux lettres, comme à chaque fois, accompagné d’une foison de jolies cartes, ce qui est toujours une petite fête en soi. C’est une maison d’édition, dont j’avais pu constater la qualité d’accueil à Angoulême, et le travail remarquablement soigné… Je suis donc ravie d’avoir demandé et reçu ce titre via la dernière opération Masse critique de chez Babélio, dont je n’ai raté en 2022, encore une fois, aucun rendez-vous. Les Vies Dansent est une bande dessinée muette, mais le lecteur peut tout à fait accompagner sa lecture de la 7e symphonie de Beethoven, que l’on retrouve, grâce à un QR code dans les premières pages. J’ai personnellement préféré effectuer ma lecture sans musique. Même si Beethoven a inspiré visiblement cette histoire, sa musique manque parfois, pour moi, d’un peu de légèreté, et je n’ai pas accroché au mélange écoute/lecture… La jeune Louna, à la chevelure flamboyante, apprécie, elle, la puissance de Beethoven, savoure le plaisir de pouvoir aller sur la plage, et de jouer de son instrument, la flûte traversière. Au loin, Satou vit une vie plus difficile, mais aime particulièrement danser. Les deux jeunes filles ne savent pas encore qu’elles vont bientôt se rencontrer… J’ai été particulièrement séduite par la beauté et la douceur des dessins de cet album qui emporte, permet de voyager, et de tournoyer. Je suis relativement passée à côté de son aspect éducatif, vous l’aurez compris, via une collaboration avec l’orchestre de Picardie, qui manque (à mon avis tout à fait personnel) d’un peu de subtilité. Mais je ne pense pas en être véritablement la cible. Car je comprends malgré tout l’intérêt d’un tel partenariat, et je me souviens avoir découvert par exemple, enfant, les instruments via le conte musical pédagogique Piccolo, Saxo et Compagnie, imaginé par Jean Broussolle et dont la première version discographique, a été publiée en 1957, contée par François Périer. Je me souviens aussi de La vie de Mozart, racontée par Gérard Philipe. J’espère donc que cet album fera découvrir Beethoven à de nombreux enfants.

planchedesvies

Editions de la Gouttière – 3 juin 2022

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 5 5

Lu dans le cadre d’une opération Masse critique Babélio et dans le cadre de la BD de la semaine. Tous les autres liens sont chez Fanny aujourd’hui !

La fiche du livre sur Babélio

Publicité
Lectures 2022

Les Sisters (17), Cazenove & William… ma BD de la semaine !!

lessisters

Il m’est difficile, habitant en province, d’assister aux rencontres Babélio qui se tiennent essentiellement dans la capitale. Lorsqu’une proposition de rencontre en zoom avec Christophe Cazenove est tombée, j’ai pour autant hésité. Je ne suis pas une grande lectrice du genre d’albums qu’il signe, qui utilisent la mécanique du gag, et mes enfants sont grands. Bref, étais-je vraiment la cible ? Et puis, je me suis laissée tenter, car j’aime toujours en savoir plus sur le travail en amont des auteurs, ici celui de scénariste, et à la réception j’ai finalement beaucoup aimé découvrir ces Sisters adorables. Pour info, ce tome peut tout à fait se lire comme un one shot… Le thème de cet album tourne autour des rêves. Marine, au caractère détonnant, est fascinée par ce sujet. Elle essaye de s’entraîner à en faire de beaux, s’est mise en tête de les attraper tous, voir de les collectionner, surtout depuis qu’un attrape-rêve est accroché dans sa chambre. Et quelle joie d’avoir le premier rôle dans le rêve de quelqu’un d’autre ! Ce nouvel engouement met à mal les soirées de Wendy, sa grande soeur, qui redoute son effervescence et doit se cacher pour organiser des pyjamas party avec ses copines… Comme je vous le disais, j’ai été séduite par ce duo de soeurs, plein de tendresse. Le zoom avec Christophe Cazenove, qui a eu lieu le 24 novembre dernier au soir, s’est avéré également très intéressant. Il nous a expliqué sa manière de travailler, nous a montré l’ébauche des cases qu’il produisait, laissant ensuite la part belle au dessinateur, ici Olivier Williams, qui s’inspire apparemment de ses propres filles. Il nous a expliqué qu’il tenait à laisser s’exprimer les enfants comme des adultes, le personnage de Marine étant traité différemment, en regard de son caractère pour le moins explosif. Les Sisters ont quinze ans d’existence, rencontrent un franc succès en version animée sur Netflix. Je fais seulement leur connaissance, et pour tout dire j’ai refermé cet album avec une grande impression de tendresse.

sistersplanche

Editions Bamboo– 2 novembre 2022

 J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 4 5

Tous les autres liens sont chez Moka aujourd’hui 

Lu dans le cadre d’une rencontre Babélio avec le scénariste 

 

Lectures 2022

Le labyrinthe inachevé, Jeff Lemire… ma BD de la semaine !!

Grâce à la reprise des rendez-vous BD de ma bibliothèque, j’ai ramené chez moi quelques nouveautés. Cet album a attiré mon attention car un pull se détricote en couverture, comme un fil d’Ariane. Je ne pouvais pas passer à côté ! Jeff Lemire est l’auteur de Sweet Tooth, dont j’ai vu passer la couverture à plusieurs reprises. Je peux dire d’emblée que les dessins de cet album sont hypnotisants et servent une narration qui l’est également… Will, chef de chantier, est toujours très marqué par la mort de sa fille, survenue dix ans auparavant. Il vit lui même, tel un fantôme. Un appel téléphonique va bouleverser sa vie morne, lui donnant l’espoir insensé que sa fille est toujours vivante, et qu’elle est coincée dans un de ces labyrinthes de papier qu’elle aimait résoudre. A-t-il entendu effectivement la voix de son enfant ? Est-ce une hallucination ? Will, résolu à ne pas laisser passer cette chance et remarquant que le plan de sa ville forme une sorte de labyrinthe, part dans une quête à la fois surnaturelle et salvatrice… Le pull rouge de la fille de Will, évoqué dans les premières pages et sur la couverture est le fil conducteur de cet album où les couleurs se font rares mais sont toujours marquantes. J’ai beaucoup aimé dans ce livre l’utilisation des symboles, les références à la mythologie, mais aussi tout ce qui a trait à la ville, dont Will maitrise parfaitement la structure. Jeff Lemire nous livre ici une image crasse du désespoir et de la souffrance, dont il a fait une oeuvre surnaturelle et libre assez bluffante.

Editions Futuropolis – 24 août 2022

 J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 4 5

Tous les autres liens sont chez Fanny aujourd’hui 

 

Lectures 2022

Le meilleur des mondes, Fred Fordham… d’après Aldous Huxley

lemeilleurdesmondes

N’ayant pas lu le roman, j’ai choisi cette adaptation BD lors de la dernière opération Masse critique de Babélio pour combler partiellement cette lacune. Malheureusement, je ne peux donc pas vous dire si la version de Fred Fordham est fidèle ou non à l’original. Le dessin des planches de cet album n’est pas désagréable, très coloré, parfois psychédélique, mais peut-être un peu froid… Le lecteur est plongé rapidement dans un univers particulier, futuriste, dystopique. Le Centre d’Incubation et de Conditionnement de Londres-Central contient en effet des couveuses où chaque bébé qui y dort paisiblement est né artificiellement. Quand il grandira, il sera progressivement intégré à un système éducatif, sensé le stimuler et le conditionner. Un bonheur superficiel est au programme. Dans la rue, des hauts parleurs déclament qu’il vaut mieux jeter et acheter du neuf que réparer. Pour vivre plus intensément, et ne jamais s’ennuyer, les adultes avalent régulièrement un cocktail chimique qui décuple leurs sens. La liberté sexuelle est de mise dans un monde où personne ne s’appartient mais appartient à tous. Lorsqu’une visite est organisée dans une réserve du nouveau Mexique, les voyageurs en provenance de Londres découvrent l’existence d’êtres nés d’un père et d’une mère, et monogames. Une mère et son fils, désireux de connaître le monde dit « civilisé » sont extraits de ce monde « sauvage »… mais est-ce une bonne idée ? … J’ai été moyennement séduite par ma lecture de cet album. En serait-il de même du roman ? Je me pose la question. Bien entendu, comme toute dystopie qui se respecte, cette histoire interpelle et fait froid dans le dos. Et, en ce sens, le pari est là réussi. Je suis ressortie de cette lecture avec un sentiment désagréable, très certainement voulu par les auteurs. 

Editions Phileas – 13 octobre 2022

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 4 4 

Lu dans le cadre d’une opération Masse critique de Babélio

mauvaisgenrea

 

 

Lectures 2022

Le muret, Fraipont & Bailly… ma BD de la semaine !!

LEMURET

J’ai trouvé cet album lors d’un passage en bouquinerie solidaire (« Aux bouquins frappés » à La Roche sur Yon). Je n’avais pas lu depuis longtemps ce qu’on appelle un « roman graphique », comme cet album est désigné par l’éditeur. J’ai l’impression que cette dénomination est souvent utilisée simplement en raison du choix du noir et blanc… Nous sommes en 1988, en Belgique. Rosie subit une situation peu habituelle à son âge. A treize ans, elle doit se débrouiller seule à la maison, sa mère étant partie et son père étant très occupé par son travail. Heureusement, son amie d’enfance Nath est là. Mais bientôt, l’absentéisme et l’alcoolisme naissant de Rosie creusent un fossé entre les deux jeunes filles. Rosie fait la connaissance d’un garçon, un jour où elle broie du noir, seule sur ce muret où elle partageait avant ses secrets avec Nath. Comme elle, Jo est seul, se débrouille. Avec lui, elle connaît l’attention, mais aussi une certaine vie en marge, attirante et dangereuse à la fois. Le jeune homme de seize ans l’initie à la musique, aux petits trafics et à l’amour… J’ai beaucoup apprécié dans cet album retrouver les grands aplats de noir que j’aime en matière de BD. Le dessin est fin, mobile, expressif. Les auteurs excellent dans la retranscription de la solitude et d’une adolescence à la dérive. Le tout est vraiment très réussi, s’ancre dans les années 80, tout en touchant à l’universel par sa mélancolie. Le lecteur assiste avec inquiétude au quotidien de Rosie, abandonnée bien trop tôt et en quête d’affection. Quand elle porte une première fois une bouteille d’alcool à sa bouche, on voudrait en éloigner le goulot et la prendre dans ses bras. Une très belle trouvaille de bouquinerie !

muretplanche

Editions Autrement – janvier 2014

 J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 4 5

Tous les autres liens sont chez Noukette aujourd’hui 

 

Lectures 2022

La vie d’adulte, Sophie Adriansen & Eloisa Scichilone & Mauro Gandini… ma BD de la semaine !!

laviedadulte

Je suis une fidèle des publications de Sophie Adriansen. J’ai beaucoup aimé tout ce qu’elle a écrit par exemple sur la grossesse, le désir d’enfant et le post partum. Elle aborde dans cet album un sujet bien différent, un sujet qui me parle particulièrement en ce moment, alors que mes enfants grandissent et se cherchent… Au delà de ce thème, annoncé en titre, je crois que ce sont les dessins du couple d’illustrateurs avec lesquels elle a travaillé qui ont attiré aussi mon attention, car ils sont magnifiques !  L’histoire ? A l’occasion d’un petit accident de la route, Marina apprend qu’elle doit se faire opérer du cerveau. A presque trente ans, depuis peu au chômage et en plein questionnement au sujet de son couple, la voici brutalement contrainte de réfléchir au sens de sa vie. Elle cache même à sa mère son opération, décide de partir en Italie, et de ne plus donner signe de vie pendant quelques jours. Cette distance, les rencontres qu’elle fait, lui permettent de se connecter à l’enfant qu’elle était, à ses désirs profonds. Mange, prie, aime étant mon film doudou, j’ai aimé que Sophie Adriansen y fasse référence, puis s’en éloigne, restant proche ainsi de la vie réelle, qui a parfois bien plus d’imagination que l’on croit. C’est un album qui fait du bien, insuffle de l’espoir et un grand souffle de vie, malgré les obstacles et les découragements. Le passage en Italie est très dépaysant. A cet âge charnière qu’est la vingtaine, comment faire le tri entre les injonctions, les désirs profonds et la réalité ? Comment devenir adulte et ne plus en avoir peur ? Monsieur, qui ne lit pas de BD d’habitude, a été attiré par cet album, qu’il a lu avec plaisir, a adoré et a trouvé très poétique. L’originalité des dessins, leur côté flou, l’a d’abord désarçonné, avant de le séduire complètement. C’est un album qui peut plaire à tous donc, et qui emporte dans un voyage très attirant, au pays de soi-même.

laviedadulteplanche

Editions First – 20 octobre 2022

 J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 4 5

Une autre lecture chez… Stephie

Tous les autres liens sont chez Moka aujourd’hui