Lectures 2023

Il ne doit plus jamais rien m’arriver, Mathieu Persan

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Mathieu Persan est illustrateur. Il a réalisé de nombreuses couvertures d’ouvrages et d’albums de musique. Ce livre est le premier qu’il publie, et la couverture est bien entendu de lui. Et c’est ce qui m’a attiré je crois vers ce récit, cette image intrigante en couverture, et son titre qui l’est tout autant… Mathieu Persan raconte sa mère, le cancer qui a commencé sournoisement dans son bas ventre, et l’amour qui régnait dans cette famille de trois enfants, baignée d’une double culture. Avec beaucoup d’humour et de tendresse, il est question du combat contre la maladie, mais aussi des derniers jours, de la mort et des jours d’après. La vie, pour autant, reprend rapidement ses droits via tous les souvenirs d’enfance du narrateur, la luminosité que dégageait sa mère, mais aussi les secrets qu’elle conservait en elle. C’est elle, alors qu’elle donnait naissance à sa fille aînée, qui a lancé cette phrase : « il ne doit plus jamais rien m’arriver », et qui a ensuite tout fait pour ne pas se mettre en danger et s’occuper de ses enfants. Mais pourquoi a-t-elle donc autrefois refusé ce poste en mathématiques à l’université ? Je ne suis pas très friande de sentimentalisme, et Mathieu Persan a su en éviter ici l’écueil, par son humour, et sans doute aussi grâce à son regard d’illustrateur, qui sait prendre du recul et embrasser d’un peu plus loin une scène. Je suis ressortie de son histoire avec l’impression d’avoir été invitée dans le cocon d’un brouhaha familial plutôt joyeux et bienveillant. J’ai beaucoup aimé les petites cartes qui accompagnaient l’envoi du livre. Mon fils qui dessine en a apprécié l’esthétisme. Et je dois reconnaître que ce texte m’a cueillie, m’a touchée. Je n’avais pas vu venir la poésie qui s’invite et met du baume sur les coeurs.

 

Editions L’iconoclaste – 9 mars 2023

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 4 5

Une autre lecture chez… Le coin de lecture de Nath
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Lectures 2023

Le mage du Kremlin, Giuliano Da Empoli

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Quand on m’a proposé de me prêter ce « roman » j’ai hésité car son sujet me tentait peu, mais comme la curiosité est un trait de mon caractère et qu’il est toujours intéressant de comprendre pourquoi un livre a autant de succès, j’ai lamentablement cédé… Ce n’est pas comme si ma PAL ne regorgeait pas de livres à lire, nous sommes d’accord. En réalité, j’ai compris assez rapidement que ce texte pouvait laisser à penser qu’une incursion dans le cerveau de Poutine, une incursion dans ses motivations, était possible. En avais-je envie ? Pas réellement. Mais le biais choisi par l’auteur est intéressant. Car c’est surtout avec le « spin-doctor » du chef du Kremlin que le lecteur fait connaissance, et c’est un personnage aussi énigmatique, que cultivé, que glaçant et que malheureusement attachant… L’énigmatique Vadim Baranov entre en scène dans la vie de Poutine par l’intermédiaire d’un ami, producteur de télévision, persuadé qu’après Eltsine, le peuple russe a besoin d’un homme comme cet employé du contre espionnage russe à la tête de l’Etat. Devenu l’éminence grise d’un Poutine, élu grâce à lui et à ses acolytes, Vadim se retrouve au coeur même du pouvoir, fort de son intelligence et de son détachement. Peu importe qu’il approuve ou non les décisions de son chef, il fera en sorte que les résultats soient là. Mais qu’est-ce que cet écrivain éclairé, ce poète amoureux de l’Europe, est venu faire dans cette galère ? Organiser la cérémonie d’ouverture des jeux ? Fréquentant les oligarques et les courtisans pour mieux les tenir, Vadim finit par avoir le vertige devant ce qu’il est arrivé à construire, mais aussi à détruire… Contre toutes attentes, j’ai été passionnée par ce roman. Je me suis à maintes reprises posée la question de l’authenticité des situations. C’est un récit que l’on voudrait mensonger tant Poutine est un personnage qui donne froid dans le dos. J’ai pour autant particulièrement aimé comment l’auteur nous expliquait la spécificité de l’histoire russe, l’état d’esprit de son peuple, sur lequel on projette bien trop régulièrement notre propre point de vue d’occidentaux. Vadim Baranov fait souvent référence à son héritage culturel et familial. Et j’ai repensé à tous ces romans russes lus autrefois. On ressort de ce livre bavard avec des sentiments partagés, et aussi avec celui d’un immense gâchis.

 

Editions Gallimard – avril 2022

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 4 5

Une autre lecture chez… Sin City

Coups de coeur·Lectures 2023

Les audaces de Sophie Germain, Tartaglini & Filipini & Ferrari… ma BD de la semaine !!

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Le 8 mars : Bulles féministes

Je suis tombée sur cet album lors d’un passage en bouquinerie. Je n’avais jamais entendu parler de Sophie Germain, et je savais encore moins qu’elle était considérée comme la première mathématicienne française. Cette collection, chez Petit à petit, via la forme de docus BD offre des biographies de personnages plus ou moins célèbres. Sophie Adriansen vient de sortir un très bel album sur Nina Simone chez cet éditeur… Sophie Germain naît en 1776 dans une famille bourgeoise. Son père va prendre part à la révolution française. Lors d’un conflit, Sophie, adolescente, va se retrouver confinée dans la grande bibliothèque de son père, et tomber sous le charme d’un livre de mathématiques. C’est un véritable coup de foudre. Au départ, ses parents vont tenter de la détourner de cette passion, puis la soutenir et l’encourager. A l’époque, on pense que le cerveau des femmes n’est pas fait pour l’abstraction et que cela pourrait le déstabiliser, quand ce n’est pas les détourner de leur rôle d’épouse et de mère. Lorsqu’elle a 18 ans, Sophie rêve d’intégrer Polytechnique, mais l’établissement est fermé aux femmes. Sophie Germain refuse de se contenter des « salons pour dames » et de l’amateurisme, elle veut devenir mathématicienne professionnelle. Sophie décide alors d’utiliser, quand cela lui est nécessaire, un pseudonyme masculin, pour entretenir une correspondance par exemple avec des confrères ou récupérer des cours. Elle obtiendra en 1816 le prix de l’Académie des sciences, tout en n’obtenant toujours pas le droit d’assister, en tant que femme, aux séances. Elle n’obtient ce droit qu’en 1823, mais l’accueil est glacial. Heureusement, grâce notamment à son neveu, ses écrits et travaux seront publiés après son décès, survenu en 1831… Sophie Germain a eu le courage d’étudier dans des circonstances difficiles, bourrées d’obstacles, et de s’imposer dans un monde d’hommes. Je suis parfois dubitative face aux volontés pédagogiques des ouvrages, mais je dois dire que j’ai trouvé ce docu BD très bien fait et passionnant. Le rythme entre les planches de dessins et les pages informatives est idéal. On apprend beaucoup et ce n’est jamais ennuyeux, grâce aux formats pastille. Je ne suis pas vraiment tombée sous le charme du graphisme, par contre, mais l’intérêt était ici ailleurs.

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Editions Petit à petit – 16 avril 2021

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 3 5

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Lectures 2023

Harry Potter et le prince de sang-mêlé, JK Rowling

harryTraduit de l’anglais par François Ménard

J’en étais restée au tome 5 de la saga Harry Potter, et il me tardait de la continuer. En effet, je me retiens depuis de regarder l’adaptation filmée pour éviter de me spoiler. J’ai attendu un peu plus d’un an. On m’a proposé dernièrement de me prêter les tomes 6 et 7, j’ai donc sauté sur l’occasion. Ces volumes sont de gros pavés, que j’avais pour autant très envie d’insérer dans mon programme de lecture chargé… L’intrigue du volume 6 commence cette fois-ci un peu différemment des tomes précédents. On retrouve Harry, chez les Dudley, seulement au chapitre 3. Auparavant, le lecteur fait une incursion dans un ministère de la magie troublé et auprès d’un professeur Rogue sommé de prendre position devant la famille Malfoy. Dumbledore vient chercher Harry Potter chez son oncle et sa tante, chez qui il séjourne chaque été, pour se rendre chez les Weasley avant la rentrée. Il apprend à son élève qu’ils auront cette année scolaire des séances individuelles, afin de percer le mystère Voldemort et pouvoir ainsi le contrer. Depuis la révélation de la prophétie, le danger est évident et l’issue forcément fatale. Harry se rend compte combien un système de protection fort a été mis en place un peu partout et notamment à Poudlard. Depuis que l’on sait que Voldemort est effectivement revenu, plus aucun sorcier ne se sent en sécurité. Harry est toujours très affecté par la disparition de son parrain Sirius Black mais il peut compter sur le soutien de la famille de Ron, et sur ses amis, et bien sûr sur Dumbledore, qui l’entraîne pour autant vers des contrées dangereuses et dans les souvenirs d’un certain Tom Jedusor, un jeune homme beau et élégant, pâle et séduisant… J’ai trouvé ce tome de la saga très sombre, éclairé cependant des émois amoureux des protagonistes qui ont bien grandi et quitté l’enfance, à l’aube de leurs dix-sept ans. Les séances de souvenirs entre Dumbledore et Harry sont pour autant passionnantes et apportent un univers presque gothique à l’ensemble de ce tome, qui se termine sur une scène étonnante, qui m’a donné envie d’enchaîner immédiatement avec le tome 7, ce qui n’est pas prévu dans l’immédiat, mais on parie que je trouverai de quoi glisser un pavé entre deux lectures bientôt.

 Editions Folio Junior – octobre 2017

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Mes lectures de la saga sont à retrouver ici

Lectures 2023

Les grandes chanteuses et musiciennes, vues par un ado ~ Sophie Adriansen

chanteuses

C’est la première fois que je lis un titre de cette collection de chez Poulpe Fictions, connue sous le nom de « 100% Bio », et qui contient déjà plusieurs références. Dans cette collection, on peut découvrir de multiples sujets comme la mythologie grecque, les femmes de sciences, les femmes artistes, les grandes aventurières, l’astronomie. Mais ce n’est pas la première fois que je lis Sophie Adriansen, et j’avais notamment adoré son récit sur Nina Simone, que je vous recommande chaudement. J’ai donc retrouvé avec grand plaisir dans ce titre-ci le regard qu’elle porte sur ces femmes exceptionnelles, parfois injustement oubliées, et bien souvent soumises à de nombreux obstacles, les grandes chanteuses et musiciennes… Et c’est par la voix de Gaston, collégien, et à la tête d’une émission de radio pour « Radio collège », qui a pour but de présenter tour à tour les femmes de musique qui ont fait l’histoire, que celle de Sophie Adriansen s’exprime. Dans un style très oral, et plein d’humour, Gaston  nous évoque différentes figures de la musique, celles d’aujourd’hui, mais aussi celles du passé. Vous trouverez, dans le désordre, Dolly Parton, Clara Schumann, Mistinguett, Hildegarde de Bingen, Lady Gaga, etc… Il interpelle Anita, responsable de la radio, qui va peu à peu elle aussi prendre la parole et de l’aisance à l’antenne… Cette collection est bien entendu destinée aux adolescents, d’où son ton enjoué, et son graphisme. J’ai d’ailleurs trouvé les illustrations de Nicola Gobbi géniales, et j’ai beaucoup apprécié la manière dont la typographie surlignait les mots essentiels. On ne s’ennuie pas une seconde à l’évocation de ces portraits saisissants. J’ai passé un moment passionnant à lire cet ouvrage qui donne envie de prolonger l’expérience en écoutant ensuite tour à tour toutes les artistes citées. Ce titre est donc également un catalogue dans lequel puiser régulièrement.

Editions Poulpe fictions –  5 janvier 2023

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L’interview de Sophie Adriansen ici

Lectures 2023

La fortune (Blackwater t5), Michael McDowell

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Traduction de l’anglais (États-Unis) par Yoko Lacour avec la participation de Hélène Charrier. Illustration de couverture par Pedro Oyarbide. 

Je viens de terminer le cinquième volet de la série Blackwater. Après le turbulent tome 4 intitulé La guerre, j’ai trouvé celui-ci plus calme, mais tout aussi intéressant… Dans ce cinquième volet, l’intrigue tourne essentiellement autour des jeunes filles de la maison, devenues des femmes, Miriam et Frances. La première est très investie dans l’entreprise familiale. Peu à peu, elle en devient même un élément indispensable, préoccupée par son dynamisme et ayant à coeur de faire fructifier la fortune de tous les Caskey. La famille est enfin soudée, les rancoeurs semblent oubliées. Chacun oeuvre pour le bien commun, même si Sister est devenue un poil tyrannique. Seule Frances, qui vient de donner naissance à une petite fille, semble de plus en plus absente, et inquiète son entourage. Les habitants de Perdido remarquent que, comme sa mère Elinor, quand elle était plus jeune, Frances nage régulièrement dans la rivière boueuse, dans laquelle personne d’autre ne se risque… et pour cause. Alors que je viens de terminer ce cinquième tome, j’ai hâte de commencer le suivant, et dernier, que je viens d’acheter. L’intrigue nous laisse en effet, dans ce volet, sur une scène saisissante. J‘ai été de nouveau embarquée dans les déboires de la famille Caskey, auxquels, au fil du temps, je me suis attachée. Elinor a désormais le rôle d’une sage. Et pourtant, certains évènements, commencent à la dépasser un peu… Le prochain volet est intitulé Pluie.

Editions Monsieur Toussaint Louverture – 3 juin 2022

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