Lectures 2022

Les lendemains, Mélissa da Costa

leslendemains

Ayant vraiment beaucoup aimé à sa sortie ma lecture de Tout le bleu du ciel, j’étais vraiment impatiente de découvrir ce titre, qui promettait beaucoup. Je dois avouer, qu’à la recherche d’un livre léger, j’ai été assez désarçonnée par la lourdeur et la tristesse des débuts de celui-ci. Ce roman est quand même assez plombant… Amande, en effet, a perdu le même jour, son mari, et l’enfant qu’elle portait. Percluse de douleur, elle s’est réfugiée dans une maison, en pleine campagne, en Auvergne. Le chagrin prend alors toute la place, et Amande met un temps infini à s’intéresser à l’extérieur, à ouvrir ses volets, à découvrir le jardin, à commencer à s’en occuper. Elle découvre de vieux calendriers annotés par l’ancienne propriétaire qui vont beaucoup l’aider et lui apporter un peu de lumière. Un chat gris s’invite dans son refuge. Mais le travail du deuil est très long. Heureusement, Amande a le temps, et est plutôt bien entourée. La reconstruction se fait très lentement et connaît des hauts et des bas… En tant que lectrice, j’ai aimé assister à cette reconstruction lente, au travail du potager, à la prise de possession du jardin, à cet encensement de la nature (que je partage) mais il m’a manqué la subtilité contenue dans le roman précédent de l’autrice. Pour autant, les personnages sont ici très beaux et attachants, mais sans doute le sont-ils de trop ? Tenant bien plus du roman feel good que du roman réaliste, Les lendemains m’a donc un peu déçu et n’a pas eu l’effet salvateur escompté. J’ai en effet peiné à me projeter dans une histoire aussi triste, mais aussi si peu crédible, à mon sens.

Editions Le livre de poche – février 2021
J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 4 4 

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Lectures 2022·Objectif PAL

Rien n’est noir, Claire Berest … mon objectif pal du mois !

Riennestnoir

J’avais acheté ce petit poche au bleu lumineux l’année dernière, chez Durance, une librairie de Nantes, lors d’une sortie amicale… tentée par vos avis enthousiastes et par ce prix des lectrices de ELLE, toujours très intrigant ! Et je n’ai pas été déçue effectivement par l’écriture extrêmement poétique et visuelle de Claire Berest. Cette lecture a été l’occasion de passer du temps en compagnie de Frida Kahlo, cette femme unique, impétueuse, amoureuse, pleine de talent et de sensualité, mais également percluse de douleurs. Ayant vu le film Frida, sorti en 2002, je n’ai pas appris grand chose sur sa biographie, mais l’intérêt du livre est ailleurs, plutôt dans l’évocation de ce qui a pu être le moteur de la vie de cette artiste pas comme les autres, avant tout épouse du grand peintre Diego Riveira, et devenue peintre elle-même, comme par défaut… Frida Kahlo est née en 1907 à Mexico. Son père, photographe, est d’origine allemande et sa mère mexicaine. Petite, une maladie la fait boiter, puis à 18 ans arrive l’Accident, celui qui va tout changer, son bus est percuté par un tramway. Sa colonne vertébrale est brisée, son corps fracturé, son vagin transpercé. Elle qui menait de brillantes études et voulait devenir médecin, doit passer de longs mois allongée. C’est alors qu’elle commence à peindre… Claire Berest excelle d’ailleurs à décrire les tableaux qui vont sortir de ses pinceaux, principalement des autoportraits. En 1928, elle rencontre Diego Riveira, célèbre pour ses fresques murales, et ses frasques. Une vie tumultueuse attend Frida, faite de fêtes, de succès, de voyages et de rencontres, mais aussi de douleurs… Chaque chapitre a pour titre une couleur et c’est la tête pleine d’images et de carnations que l’on referme ce livre, où Claire Berest évoque aussi au passage son ancêtre Francis Picabia et Marcel Duchamp créant ainsi un lien avec ce récit à quatre mains réussi, Gabriële, écrit avec sa soeur Anne.

Editions du Livre de Poche –  septembre 2020

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 4 5 

Une autre lecture chez … T livres T arts (la principale tentatrice)

Une lecture pour le challenge…

objectif pal

Lectures 2022·Objectif PAL

Un été invincible, Alice Adams … mon objectif pal du mois !

uneteinvincible

Traduit de l’anglais par Anouk Neuhoff

J’avais gagné ce livre via un concours organisé par @triple_l_de_mag sur Instagram. Et je l’ai sorti de ma PAL alors que le mois de mai partait prématurément en mode été… Sans dévoiler grand chose, je peux vous dire d’emblée que j’ai dévoré ce roman, en un week-end, pas comme on dévore un coup de coeur non, mais plutôt comme on dévore une bonne série sur Netflix, par exemple. Ce roman est un roman d’amitié. Nous sommes en 1995 à Bristol, quand Eva, Benedict, Sylvie et son frère Lucien, sont sur le point de se quitter. Les études sont terminées, chacun va de son côté. Eva va passer l’été avec Benedict avant de prendre un poste dans la finance. Sylvie espère une carrière artistique. Lucien joue le libertin face à une Eva un peu naïve, quand Benedict lui espère séduire enfin la jeune femme et lui révéler ses sentiments. Mais tout ne va pas tout à fait se passer comme prévu. Au fil du temps, des rencontres, les non-dits et les éloignements idéologiques distendent cette amitié qui pourtant reste présente dans l’esprit de chacun. Il faudra des drames, des accidents de vie, la vie, pour que les liens se renouent, différemment de ce dont les jeunes gens avaient rêvé en 1995… J’ai été prise par les atermoiements des personnages de ce roman qui sait montrer combien les destins peuvent être surprenants et combien nous ne devenons pas forcément ce que notre adolescence promettait. J’ai aimé la tendresse et la douceur de ce récit, je me suis attachée à ces protagonistes qui ont chacun leurs failles et leurs courages. Et comme c’était plaisant de côtoyer cette bande de jeunes gens, imparfaits et tellement humains, de vivre quelques heures avec eux.

Editions du Livre de Poche –  2019

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 4 5 

Une lecture pour le challenge…

objectif pal

Lectures 2021·Objectif PAL

Idaho, Andria Williams… mon objectif pal de septembre !

idaho

Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Christel Paris

J’ai choisi ce titre comme lecture mensuelle de mon Objectif Pal de septembre. Je ne sais plus comment il est arrivé chez moi, mais j’ai quelques poches comme ça de la sélection 2017 du prix des lecteurs, qui traînent dans ma PAL… Vous allez très vite comprendre dans quelle ambiance nous sommes, même si la couverture met déjà sur la piste. Nous sommes en effet aux Etats-unis, en1959. Paul arrive à Idaho avec sa femme et ses deux enfants, après une mutation de l’armée. Il devra s’occuper d’un réacteur avec d’autres collègues. La petite famille s’installe cahin-caha dans leur jolie maison jaune et font connaissance. Mais le supérieur de Paul est incompétent et insolent. Il drague ouvertement Nat lors d’un dîner. Dans cette communauté où les femmes restent à la maison des journées entières et où les maris sont sur la défensive au travail, difficile de lier des amitiés solides et de ne pas se faire d’ennemis. Le couple en paiera les conséquences, tandis qu’un jeune homme rencontré par hasard va se lier d’amitié avec Nat et ses filles. Sa présence va alimenter les commérages. Si vous avez aimé Arlington Park de Rachel Cusk ou le film Les noces rebelles dont la quatrième de couverture parle, ce livre est fait pour vous. Personnellement, j’ai aimé le personnage de Nat, la pudeur de son attirance pour Esrom, qui est également un personnage très attachant. L’inquiétude pour la centrale, qui parcourt tout le roman, et trouvera sa conclusion en fin de récit est là pour tendre une intrigue qui tourne par ailleurs essentiellement autour du couple formé par Paul et Nat. Et la manière de Andria Williams de revenir sur leur histoire, de les mettre en lumière, presque en contre-jour, est très belle. Une très intéressante sortie de PAL donc !

Editions du Livre de poche – mai 2017

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 4 5

Un roman lu dans le cadre de…

Lectures 2021·Objectif PAL

Changer l’eau des fleurs, Valérie Perrin… mon objectif pal de l’été !

J’avais envie de découvrir Valérie Perrin pour mon Objectif Pal de l’été, et ce titre a été un très bon choix… Mais attention, contrairement à ce que je pensais, Changer l’eau des fleurs n’est pas véritablement un feel good, tout n’y finit pas bien, le drame s’y invite. Et c’est ce que j’ai aimé finalement dans ce petite pavé prenant, ce mélange de tristesse, de douceur, de poésie et de sordide… ainsi que l’amour du jardin et des autres qui y règne. Violette Toussaint est gardienne de cimetière, après avoir été des années garde-barrières. Elle est seule aujourd’hui dans la loge qu’elle occupe, alors qu’elle y est arrivée en compagnie de son mari mais celui-ci a très vite disparu de la circulation. Son quotidien n’est pas triste, elle a beaucoup de visites, elle aime s’occuper de son jardin, les gens s’attablent facilement dans sa cuisine pour avaler un thé, et parler. Un beau jour, un commissaire débarque, à la recherche d’une tombe. Sa mère a décidé de se faire enterrer auprès d’un inconnu. Violette aime la compagnie de cet homme perdu, mais ne peut s’empêcher de revivre son passé, sa jeunesse avec Philippe Toussaint, la naissance de leur fille, leur vie rude et le drame qui les a tous anéantis. De temps en temps, Violette s’échappe à Marseille pour des vacances, dans la cabane de son amie Célia, un rendez-vous qu’elle ne peut pas manquer… Ce qui est intéressant dans ce roman, écrit comme un puzzle, est la part de mystère que Valérie Perrin a su y intégrer. Tout finit pas s’emboîter et laisser le lecteur perplexe entre ce qu’il a cru, su et deviné, et la réalité. J’ai aimé aussi l’apaisement que ressent Violette dans sa loge, sa vie simple, seulement rythmée par les saisons, le jardinage, les tasses de thé, les conversations… et bien sûr quelques cérémonies, qu’elle retranscrit religieusement dans son carnet. C’est une lecture, donc à la fois apaisante et intéressante, qui m’a donné envie de continuer à lire cette autrice.

Editions du Livre de poche – mai 2019

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 4 5

Prix des maisons de la presse en 2018

Un roman lu dans le cadre de…

Lectures 2021

L’enfant de l’étranger, Alan Hollinghurst

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Traduit de l’anglais par Bernard Tule

Lors d’un rendez-vous du Club des lecteurs que j’organise dans ma ville, j’ai emprunté ce titre qui était un coup de coeur de lecture pour une des participantes. Il est noté en quatrième de couverture que Alan Hollinghurst est un des plus grands romanciers anglais contemporains, voilà qui était donc parfait pour le mois anglais (qui avait lieu en juin), même si je suis au final un peu en retard… La première scène, qui va s’avérer fondatrice pour le reste du roman, est le séjour de Cecil Valance aux Deux Arpents en 1913, invité par George Sawle, un camarade de Cambridge. Le poète, désinvolte et charismatique, fait une forte impression sur Daphné, la jeune soeur de George, et sur l’ensemble de la famille Sawle, à des degrés divers. En réalité, Cecil est l’amant de George, ce qui ne l’empêche pas de séduire l’impressionnable jeune femme, en lui écrivant un poème sur son carnet de dédicaces. Alors que Cecil meurt à 25 ans, en 1916, sur le champ de bataille, lors de la première guerre mondiale, son poème, devenu célèbre prend un autre sens, ainsi que sa romance supposée avec Daphné… Des biographes vont ensuite vouloir s’emparer de sa mémoire, de sa correspondance. Le roman prend alors l’allure d’une grande fresque, qui se poursuit jusqu’à nos jours, au moment où l’homosexualité peut enfin publiquement s’afficher. Nous suivons Daphné, qui a épousé le frère de Cecil, George, également marié, et le devenir de ces demeures bourgeoises, autrefois flamboyantes, ramenées à leur état de pierres au fil des années et des générations. Je ne vais pas vous mentir, ce roman est un pavé, exigeant par son volume, son nombre de personnages et sa lenteur. Et pourtant, j’ai adoré le lire, car il est d’une grande puissance littéraire. Il est très intéressant de constater que des événements, anodins lorsque l’on est en train de les vivre, peuvent s’avérer fondamentaux lorsque les protagonistes deviennent célèbres, et pour autant être déformés par l’histoire et le temps, les récits, ce qui est tu ou ignoré. Alan Hollinghurst s’attache aussi à observer le déclin de ces grandes familles que le temps n’épargne pas non plus. Les différences de point de vue forment un kaléidoscope dont peu de personnages ressortent épargnés, sauf sans doute Cecil, poète trop tôt disparu, auréolé de cette aura que conservent les jeunes gens de talent fauchés en pleine jeunesse. 
Ce roman a reçu le Prix du meilleur roman étranger en 2013.

Editions du Livre de Poche – janvier 2015

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 4 5

Une autre lecture chez… Allantvers sur Babélio (le roman est par ailleurs très mal noté par la plupart des lecteurs)