Lectures 2024

La maison des brouillards, Eric Berg

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Attention, changement radical d’ambiance sur le blog, avec ce titre sans doute offert à sa sortie à monsieur (phare en couverture oblige) ! Je ne mets pas un coup de coeur à cette lecture, parce que son atmosphère est franchement dérangeante, mais je dois dire que je l’ai dévorée… Nous sommes en Allemagne. Une journaliste, Doro Kagel, a décidé, pour un article de reprendre les éléments d’une tuerie ayant eu lieu sur la petite ile d’Hiddenssee il y a deux ans. Pour ce faire, elle contacte les survivants, les témoins de l’affaire. Léonie, aujourd’hui dans le coma, est considérée comme la meurtrière. La maison dans laquelle le drame s’est déroulé devait être simplement le lieu des retrouvailles entre vieux copains, le temps d’un week-end. Et pourtant, trois personnes y sont mortes et une est dans le coma. Le récit alterne entre l’enquête effectuée par Doro, de nos jours, et des chapitres relatant les événements du fameux week-end meurtrier de 2010. C’est dans le présent que la journaliste rencontre Yim, le fils de Madame Nan, une des personne tuées, la domestique de la maison. Il s’avère charmant (trop ?)… Ce thriller m’a tenu en haleine le temps d’un week-end, et c’est l’idéal je trouve pour suivre la partie qui se déroule en 2010. Au départ, on ne connaît que le destin de Léonie et de Madame Nan. On connaît aussi l’issue du week-end (la tuerie), mais le mystère reste entier sur l’identité des autres victimes et sur ce qui s’est passé. J’ai beaucoup aimé la partie contemporaine et plus particulièrement le personnage de Doro, bourreau de travail, solitaire, mère d’un jeune étudiant. Je ne lis pas beaucoup de thrillers, alors que j’en ai plusieurs dans ma PAL, mais celui-ci m’a paru efficace et particulièrement bien fait, dérangeant bien sûr mais tel est le jeu du genre. Je ne vais pas l’oublier de sitôt.

Editions Points –  avril 2018

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup… 4.5

Lectures 2023

Personne ne meurt à Longyearbyen, Morgan Audic… ma rentrée littéraire !

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Vous le savez, j’aime assez les récits du grand nord, les histoires d’ours polaires et de chasseurs solitaires. En ouvrant ce polar nordique, j’ai été servie… Normalement, personne ne meurt jamais à Longyearbyen, la ville la plus au nord du monde. C’est un peu pour cela que Lottie a décidé de retourner vivre là-bas avec sa fille Léna, pensant réussir à y gérer ses crises d’angoisse. Malheureusement, la jeune flic est confrontée très vite au cadavre mutilé d’une étudiante, qu’on soupçonne avoir été attaquée par un ours. Un peu plus loin, sur les îles Lofoten, une ex-reporter de guerre, devenue responsable d’un centre d’excursions en mer, semble s’être suicidée. Un de ses amis ne croit pas à la thèse du suicide et décide de mener l’enquête de son côté… Les premières images de ce roman sont assez violentes et mettent en scène aussi des cadavres de cétacés mutilés. Les deux femmes décédées s’intéressaient en effet vivement au sort de ces mammifères marins échoués qui sont également au centre de l’histoire que nous raconte brillamment Morgan Audic. J’ai pour ma part adoré cette incursion en Norvège, rencontrer des personnages hauts en couleur ou un peu perdus. Le dépaysement est garanti et la violence du récit est vraiment très supportable. J’ai pensé parfois à Jorn Riel et parfois au Wallander de Henning Mankell. Un thriller de qualité donc, qui ne manque pas aussi de mettre en lumière les agissements controversés des forces en puissance dans ce secteur géographique.

Editions Albin Michel – 20 septembre 2023

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 4 5

Un livre reçu dans le cadre d’une opération Masse critique spéciale de Babélio : un livre offert en échange d’une critique.

La fiche du livre sur Babélio

Lectures 2023

Le déluge, Michelle Prak

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Traduit de l’anglais (Australie) par Isabelle D.Philippe

Allez, j’ai encore décidé de me faire peur. Et ce titre remplit bien son office, je peux vous l’assurer. J’ai accepté de recevoir ce roman dans le cadre d’une opération Masse critique spéciale de chez Babélio. Je ne connaissais pas du tout cette autrice, qui écrit là son premier thriller, mais j’ai été attirée je crois par la promesse d’un voyage en Australie… un voyage pour le moins terrifiant… Une tempête est annoncée dans l’outback australien, là où il ne pleut pratiquement jamais. Cela n’empêche pas quatre étudiants de prendre la route en covoiturage. Hayley et Scott sont en couple. Livia et Joost se sont joints à eux. C’est Hayley qui a eu l’idée de ce voyage, elle a tracé l’itinéraire, tout prévu, sauf la pluie. Plus loin, dans leur motel, Andrea et Matt, les gérants, ont pris au sérieux l’alerte et ont sécurisé l’endroit avec des sacs de sable. Andrea a été effrayée plus tôt par un groupe de motards qu’elle a vu partir ensuite avec soulagement. Son fils de trois ans s’endort enfin dans l’arrière-boutique. Matt doit partir aider un voisin. La voici seule, mais plus pour longtemps… Ce qui est angoissant dans ce thriller est qu’il est impossible au départ de savoir d’où le danger va venir, qui va se révéler psychopathe. Tout ce petit monde a l’air bien innocent. Le lecteur s’inquiète pour qui n’a pas besoin d’aide, est lancé vers de mauvaises pistes. Mais quand la machine est en route, alors que la tempête gronde au dehors, que l’électricité lâche, il sait qu’il est bien au coeur de l’horreur, et qu’il va falloir aux personnages du courage, et du sang froid, pour s’en sortir. Un thriller efficace !

Editions Harper Collins – 7 juin 2023

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 4 5

Un livre lu dans le cadre d’une opération Masse critique spéciale Babélio

La fiche du livre sur Babélio

Lectures 2020

Tous les péchés sont capitaux, Daria Desombre

Traduit du russe par Julia Chardavoine

J’ai commencé cette série par le deuxième volet, Les disparues du tableau, découvert grâce à un Masse critique de chez Babélio. Et j’ai tellement aimé ma lecture, les personnages, le contexte moscovite, l’érudition contenue dans cette enquête que j’ai voulu découvrir le premier volet dont je vous parle aujourd’hui. Je vous conseille de lire malgré tout cette série dans l’ordre, ce qu’a pu faire pour le coup mon mari. Nous découvrons donc dans ce premier opus, sorti en poche, comment Macha Karavaï, toute fraîche stagiaire à la police de Moscou, a fait la connaissance d’Andreï, l’enquêteur en chef, un peu bourru et dubitatif devant cette jeune fille qu’on lui assigne et qui semble pistonnée. Les premiers moments sont un peu tendus entre eux. Macha est fascinée par les tueurs en série. Andreï trouve donc ainsi le moyen de l’occuper et de l’éloigner de lui, en lui demandant de consulter d’anciennes affaires non élucidées. Lui, est sur une affaire plus récente avec un cadavre que l’on vient de retrouver, un étrange nombre 14 tatoué sur le crâne. Contre toute attente, Macha découvre un lien entre les vieux dossiers qu’elle consulte, les lieux où les victimes ont été découvertes dans Moscou formant effectivement un drôle de schéma, spirituel et sacré. Aidée par son ami Innokenti, historien et antiquaire, elle mène l’enquête et interroge des ancien témoins. Je suis encore une fois ressortie enchantée de ma lecture. J’ai apprécié cette enquête qui mêle savoir et monde religieux. Les personnages sont très bien campés et psychologiquement fouillés. Autour de Macha, gravitent une famille, des amis, mis à rude épreuve dans cet opus. En commençant par le deuxième volet, quelques événement m’étaient malheureusement déjà connus. Mais peu importe. J’ai hâte de continuer à suivre les aventures d’Andreï et Macha, de retrouver l’atmosphère de ces romans, que je verrai bien en série, filmés à la manière des Wallander (la série avec Kenneth Branagh).

Editions du livre de poche – mars 2020

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 4 5

Lectures 2020

L’ossuaire, Fiona Cummins

Traduit de l’anglais par Jean Esch – Titre original The collector

Vous cherchez un roman noir pour vos vacances ? Vous aimez avoir peur, mais pas de trop ? Ce roman est fait pour vous. Clara Foyle, cinq ans, a disparu depuis de nombreuses semaines. Elle a été enlevée sur le chemin de l’école. Elle est atteinte du syndrome des mains « en pince de crabe ». Le suspect est Brian Howley, connu pour son intérêt pour les corps déformés. Jakey Frith, six ans, a lui aussi été enlevé par Howley. Il souffre d’une maladie génétique rare, responsable du dédoublement des cartilages. Mais lui a pu être secouru par son père. Depuis, la famille a déménagé pour se mettre à l’abri et tente plus ou moins de se reconstruire. L’inspectrice Etta Fitzroy mène l’enquête et se désole de ne trouver aucune trace de Clara Foyle, qu’elle imagine à présent morte, tandis que Brian Howley continue à la tourmenter et à se jouer d’elle en disséminant ici et là des indices ou en rentrant par effraction dans son appartement. Non loin de là habite Saul, un adolescent un peu perdu, qui vit avec une mère alcoolique, et dont la vie va prendre encore une drôle de tournure quand elle va croiser la route d’un certain Monsieur Silver, qui souhaite faire de lui son fils spirituel… Le collectionneur (édité également chez Slatkine & Cie) était apparemment déjà un personnage du premier roman de Fiona Cummins, mais cet opus là peut-être lu individuellement. Je viens de le faire. Lorsque démarre l’intrigue, Brian Howley est sur le point de recommencer sa collection, et de faire une autre victime… J’ai beaucoup aimé ce roman, malgré son ambiance glauque. On s’attache, en tant que lecteur, plus particulièrement au personnage de Saul, livré à lui-même et déjà témoin à son âge de beaucoup de scènes traumatisantes. Mais tous les personnages sont bien campés, avec beaucoup de délicatesse. Et puis il y a la mer, en spectatrice muette, qui regarde tout ce monde s’agiter. La côte n’évoque pas ici le charme des vacances mais la pauvreté et le lieu de rendez-vous des laissés pour compte. Ce roman sera sans doute le seul roman noir de mon été (ce n’est pas mon genre préféré), mais il est véritablement de bonne facture, je vous le conseille.

Editions Slatkine & Cie – mai 2020

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 4 5

Une autre lecture chez… En lisant en écrivant

Lectures 2020

Victor Kessler n’a pas tout dit, Cathy Bonidan

J’avais aimé découvrir Cathy Bonidan l’année dernière via Chambre 128, un roman épistolaire agréable que je m’étais empressée de partager autour de moi. Ce roman-ci est plus sombre, comme le suggère d’ailleurs assez bien cette intrigante couverture. Et je dois vous avouer tout de suite que, pressée de connaître le fin mot de son histoire, je l’ai dévoré en deux jours. Bertille, jeune femme au passé lourd, qui s’est enfuie quelques années plus tôt de son village des Vosges, tombe sur Victor André lors d’un travail qu’elle effectue pour un institut de sondage en sortie de supermarché. Le vieux monsieur fait un malaise devant elle. Bertille culpabilise beaucoup. Ayant récupéré les affaires du vieil homme, elle retrouve des pages en forme de confession dans son cabas, laissé à ses soins. Quarante cinq ans plus tôt, en 1973, un certain Victor Kessler, alors instituteur, avait été accusé du meurtre d’un jeune garçon de dix ans, retrouvé dans le lac. Bertille prend le vieil homme en affection. Intriguée par cette affaire qui s’est déroulée non loin des lieux de son enfance, troublée par ses souvenirs, encouragée par Victor, la jeune femme part sur les traces du drame. Elle se fera passer pour une journaliste de télévision. L’auteure intercale la suite des confessions de Victor avec celui de l’enquête que mène Bertille. La vérité s’avère compliquée à mettre en lumière, pleine de chausses trappes, et puis les faits sont anciens. Mais Bertille n’écoute que son courage, mue par quelque chose de plus fort encore qui vient de son propre passé, de son enfance et de ses drames conjugaux. Et si découvrir ce qu’il s’était réellement passé en 1973 lui permettait de s’épanouir enfin ? Si vous aimez les enquêtes, les personnages troubles, les villages d’enfance, démêler le vrai du faux, les écritures simples mais efficaces, ce roman est fait pour vous. J’ai même, personnellement, délaissé quelques temps mon tricot en cours pour pouvoir le terminer, c’est dire…

Editions La martinière – juin 2020

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 4 5

Une autre lecture chez… Nath