Lectures 2023

Les contrées salées, Hope Larson & Rebecca Mock… ma BD de la semaine !!

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Je n’étais bizarrement pas très attirée par la couverture bleu pâle de cet album que j’ai un peu tardé à ouvrir, mais quelle erreur ! Car l’intérieur s’avère immédiatement coloré et punchy. Un délice d’inventivité et de magie… Elber est de retour à la ferme. Il a été au front, en France, et revient blessé, et un peu changé. Vonceil, sa plus jeune soeur, ne le reconnait plus. Et le voici qui se précipite pour épouser Amélia, une jeune femme du coin, un peu trop terne pour le goût d’aventure de Vonceil, et qu’elle n’apprécie guère. Elle aurait préféré qu’il épouse une infirmière française. Et justement, une mystérieuse jeune femme, toute vêtue de blanc, vient d’arriver en ville. Greda débarque à la ferme pour demander des comptes à Elber, mais devant son refus, jette un sort à l’eau du puits. La source ne donnera plus dorénavant que de l’eau salée. Puisque le vieil oncle Dell, un peu toqué, semble en savoir plus qu’il n’y paraît, Vonceil se précipite chez lui, afin de sauver sa famille, qui subit déjà de plein fouet la sécheresse. Mais ce ne sera que la première étape d’une véritable aventure qui la mènera vers un monde de sorcellerie, dont elle ne soupçonnait pas jusque-là l’existence… Les Contrées salées a des allures de conte de fées. J’ai également pensé à Charlie et la chocolaterie, lorsque Vonceil rencontre la sorcière au sucre, Dee. Situant son histoire au début du XXème siècle, Hope Larson, au scénario, a obligé Rebecca Mock à inventer une rencontre visuelle improbable entre rusticité et magie. Pari visuel réussi. Le lecteur adhère à la chevauchée de l’intrépide Vonceil, qui ressortira de cette histoire plus que métamorphosée. Une bien chouette découverte !

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Editions Rue de Sèvres – 21 septembre 2022

 J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 4 5

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Une autre lecture chez… L’île aux trésors

 

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Lectures 2022

La longue marche des dindes, Léonie Bischoff & Kathleen Karr… ma BD de la semaine !!

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J’avais besoin d’apaisement, et cet album adorable était dans ma PAL. Nous avons donc passé ensemble un agréable moment… Cette BD est l’adaptation du roman éponyme de Kathleen Karr, déjà publié chez l’Ecole des loisirs (que je ne connaissais pas). Son illustratrice, Léonie Bischoff, a été récompensée en 2021 pour son Anaïs Nin au FIBD d’Angoulême… Alors que Simon est gentiment poussé hors de son école par son institutrice, et encouragé à « déployer ses ailes », lui vient l’idée bien ambitieuse d’acheter les mille dindes de Mr Buffey pour les vendre à Denver, où apparemment elles vaudraient vingt fois plus cher. Le problème est que cette ville est à plus de mille kilomètres de là. Cela n’arrête pas Simon, déterminé. Il recrute un muletier et, de rencontres en péripéties, va vivre le voyage le plus extraordinaire et dangereux de sa vie… J‘ai beaucoup aimé suivre Simon dans ses aventures, pendant cet été 1860, aux Etats-Unis, accompagner ses espoirs, ses engouements, ses déceptions, et ses joies. Le récit déboulonne avec espièglerie quelques clichés. Aucun des personnages ne s’avère en effet avoir les réactions attendues, du muletier ivrogne, compagnon fidèle, aux indiens rencontrés, pacifiques et intéressés par l’élevage des dindes. Ce livre est un bel album jeunesse, plein d’humour et de tendresse, qui croit à la détermination et à la poursuite de ses rêves, à offrir largement autour de soi.

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Editions Rue de Sèvres – 7 septembre 2022

 J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 4 5

Une autre lecture chez… Blandine

Tous les autres liens sont chez Fanny aujourd’hui 

 

Lectures 2022

Mortel imprévu, Dominique Monféry (BD)

Il me reste quelques albums à lire dans ma PAL cet été, très peu car en général je les lis assez rapidement. La couverture de celui-ci m’avait attirée… Bienvenue ici dans ce qui a créé la mythologie de l’Amérique : le rêve du nouveau départ, l’attrait de la richesse, la violence ! Edith a quitté Londres où elle était mariée à un médecin qui la battait. La voici en Amérique, terre pleine de promesses. En Californie, elle devient femme de chambre et tombe amoureuse de Hans, le charpentier. Celui-ci l’incite à le suivre dans le grand nord canadien pour exploiter des gisements d’or. N’écoutant que ses sentiments, la voici donc quelques temps après installée là-bas avec trois autres hommes. Et le bonheur coule en effet des jours heureux, jusqu’à ce que… J’ai bien aimé, dans cet opus, les dessins et la manière de l’auteur de raconter son histoire. L’épisode qui met en scène une confrontation entre les humains et les loups est très bien rendue. Malgré tout, il n’y a rien de très original dans ce scénario qui fait pâle figure par exemple à côté des Racontars du froid de Jorn Riel. L’escalade de la violence y manque pour mon goût d’un peu de subtilité. Je pense que j’ai fait avec ce titre une petite erreur de casting. C’est un album qui plaira très certainement aux adeptes de cette période de l’histoire.

 

Editions Rue de Sèvres – 11 mai 2022

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 5 5

 

Lectures 2022

Moon, Cyrille Pomès… ma BD de la semaine et c’est un coup de coeur !!

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❤ J’avais pu écouter Cyrille Pomès nous parler de l’élaboration de cet album lors d’un zoom avec l’Ecole des loisirs en février dernier et c’était drôlement intéressant, et déjà les dessins, l’ambiance, m’avaient plu. Moon nous raconte l’histoire d’une station balnéaire de Méditerranée, hors saison. Un jour, la foudre s’abat sur l’antenne-relais du coin, internet est coupé jusqu’à nouvel ordre. Tous les adolescents sont soudain à l’arrêt et tentent de se réinventer, avec plus ou moins de succès. Cet incident vient de sauver Luna, la fille populaire sur les réseaux, d’un drame, sa copine venait malencontreusement de partager massivement une photo intime. Gabriel, dit Cosmos, lui ne voit aucun changement à sa vie, son père, qui se remet difficilement de son veuvage, lui interdit d’avoir un portable… J’ai absolument adoré cet album. L’ambiance un peu désolée des bords de mer l’hiver, que je connais bien, est très bien rendue. Il y a des doubles pages absolument magnifiques de paysages, en tons jaunes/bleus et verts que l’on a presque envie d’encadrer.  La bande d’adolescents est attachante. Bien entendu, on retrouvera les profils habituels, le bad boy, le paumé, la populaire, la bonne copine, mais je n’ai pas trouvé que le scénario rentrait pour autant dans la caricature. Le récit est truffé de détails amusants et décalés, de temps suspendus. C’est plein de grâce et de talent, c’est vraiment chouette. Merci à Rue de Sèvres de proposer de tels albums, j’en redemande !

Editions Rue de Sèvres BD – 23 mars 2022

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 4 5

Une autre lecture chez… Mylène

Tous les autres liens sont chez Stephie aujourd’hui 

Lectures 2022

Ce que nous sommes, Zep… ma BD de la semaine !!

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Nous sommes d’accord, cette couverture est magnifique ! Depuis que Zep explore d’autres sphères que l’univers qu’il a créé avec son personnage Titeuf, j’ai lu avec bonheur Un bruit étrange et beau et The EndJ’ai par contre moins aimé Paris 2119. Mais il était évident que je n’allais pas passer à côté de ce nouvel opus… Les premières planches sont très belles, paisibles, nous plongeons aux côtés de Constant dans l’océan, près d’une baleine bleue, puis un drame arrive, et le réveil. Tout cela n’était en fait pas réel, une réalité augmentée dans laquelle évoluent à loisir les habitants de ce futur proche, deuxième génération à être née avec un cerveau numérique. Tout va bien, jusqu’à ce que Constant déconnecte subitement et perde toute mémoire, sortant ainsi du monde protégé du projet DataBrain. Il est d’abord recueilli par une famille, puis par une jeune femme vivant en marge, qui va l’aider à cerner son identité … J’ai retrouvé dans cet album l’esthétique de The End, avec ses planches aux couleurs un peu passées, sépia. L’histoire, bien que moyennement originale, captive réellement. Les personnages secondaires sont en effet très attachants et semblent tellement humains après la froideur d’un monde essentiellement numérique. Constant, rebaptisé Treize, puis Melville découvre le plaisir simple d’exister dans le regard des autres, un plaisir direct, dans lequel n’intervient aucun tiers. Bien entendu, c’est une BD à message, et Zep l’assume complètement. Nous sommes nombreux à constater aussi combien la technologie est présente dans notre quotidien, imposée, devenue essentielle même pour ceux qui résistaient encore, générant une fracture numérique potentiellement discriminatoire. Se déconnecter un peu plus permettrait sans doute de se connecter davantage à soi et à ce qui nous entoure. A méditer.

« On voulait faire un humain augmenté, on a créé l’humain assisté. »

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Editions Rue de Sèvres BD – 16 mars 2022

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 4 5

Une autre lecture chez… Stephie

Tous les autres liens sont chez Noukette aujourd’hui 

 

Lectures 2022

Baby Face, Olivier Balez… ma BD de la semaine !!

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J’avais gagné cette BD après un zoom très intéressant en février dernier avec la maison d’édition au sujet des nouveautés. Olivier Balez avait parlé longuement de l’élaboration de cet album, de la manière d’installer le décor, et même des choix de couleur pour la couverture et c’était très chouette ! Et il s’avère, après réception, et lecture, que j’ai été extrêmement touchée par cette adaptation du roman éponyme de Marie Desplechin… A l’école, personne ne semble aimer Nejma, mis à part son meilleur ami Freddy, son voisin d’immeuble. Il faut dire qu’elle se cache derrière ses vêtements, une stature imposante et un caractère bien trempé. Bref, Nejma, il ne faut pas l’embêter. Quand Isidore, qui travaille au supermarché, lui dit un jour qu’elle est « puissante », c’est comme si il avait trouvé la clé qui explique tout. Nejma prend ce mot pour un cadeau. Mais malheureusement, quelques jours plus tard, un camarade d’école se fait bousculer par deux amis, certainement influencés par l’école de catch qui vient de se monter, et Nejma, qui se trouvait là, au mauvais endroit au mauvais moment, est désignée naturellement comme la coupable idéale. Elle pense être seule, avec cette mère absente qui travaille tard, et son impuissance à se défendre, mais la jeune fille peut en réalité compter sur ses deux amis… Vous l’aurez compris, Baby face, qui en catch désigne celui qui joue le bon dans un duel, traite de différence et d’exclusion. Derrière l’apparence et l’attitude de Nejma, se cachent une grande sensibilité et pas mal de solitude. Isidore et Freddy ont su déceler en elle tout cela. Le graphisme est superbe. J’ai aimé particulièrement la manière dont Olivier Balez a croqué la banlieue à la tombée de la nuit et retranscris les pensées de Nejma.

Editions Rue de Sèvres BD – 16 février 2022

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 4 5

 

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