Ce début d’année marque le retour de l’atelier d’écriture d’Alexandra ! Pour rappel, il s’agit d’écrire d’après la photo proposée. Publication des résultats sur son blog au plus tard le samedi soir.
@ Alexandra Koszelyk
Si je suis honnête, dès le départ, les dés étaient pipés. La naissance d’une petite fille blonde et ronde, en lieu et place d’un garçon brun, voilà ce qui a scellé mon destin. La déception a été là, dès les premiers instants, à peine ravalée dans la gorge de ma mère. Elle a éteint net la joie tout fraîche de mon père. Mais je n’avais pas dit mon dernier mot, il y aurait du chahut. Pour contrer les moues boudeuses, j’ai utilisé dans mon enfance toute la panoplie qui sied à mon sexe. J’ai déroulé les tissus précieux, multiplié les caprices, tenté de faire oublier qu’il n’y aurait pas de fils, pas de jumeau du frère adoré dont on aurait aimé retrouver les traits en moi. Et peu importe que j’ai en réalité hérité de sa fougue et de sa poésie. A seize ans, j’ai compris qu’être femme m’éloignait de tout héritage, qu’il faudrait « épouser ». Alors, j’ai décidé d’aller défier les dieux. Ma nourrice m’avait indiqué l’endroit sacré où l’on pouvait leur parler directement, dans une grotte, près d’une source. Elle m’avait averti que ceux qui avaient tenté l’impossible revenaient rarement, ou alors transformés, méconnaissables. Avais-je mal posé ma question ? La fièvre avait pris mon corps tandis que je suppliais qu’on m’entende, qu’on me délivre de mon sort, qu’on m’aime enfin pour ma vérité. Le tissu qui me couvrait était en train de tomber à mes pieds. Puis, quelque chose s’est figé. J’ai eu à peine le temps de croiser les bras sur mon torse que mon corps était devenu de marbre. Belle à jamais dans toute ma féminité, admirée et célébrée. Enfin heureuse ?
Un texte rédigé dans le cadre de l’atelier d’écriture d’Alexandra K – Une photo, quelques mots
Les textes du jour sont à retrouver ici [clic]
Arghh oui, la petite n’a-t-elle jamais lu de contes ? Il faut toujours se méfier de ses voeux les plus chers … on ne sait jamais, ils pourraient se réaliser ! 😀
Contente de te relire, Antigone !
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Elle avait pourtant été prévenue, la fougue de la jeunesse ! 😉
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encore une qui ne voulait pas croire avant de voir 😉
alors elle a vu!
🙂
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C’est ça ! 😉
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Oh, j’espère qu’elle a trouvé le bonheur ! J’aime beaucoup la réalité de cette jeune fille que tu as bien décrite et le un peu d’incroyable que tu as distillé à la fin ! Je suis contente de te recroiser pour l’atelier !
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Merci pour ta lecture ! Oui, quelle bonne nouvelle cette reprise de l’atelier. 😉
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J’adore ton idée ! Et la progression de l’histoire : de l’humanité du modèle (on pense peu aux modèles de toutes ces statues antiques), tu passes à la mythologie et ses processus merveilleux !
C’est un joli clin d’oeil et l’écriture est très plaisante. Bravo !
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Oh merci à toi ! 😉
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Belle écriture. Défier les dieux pour trouver le bonheur … question de point de vue … bien vu, et cela ne les a pas laissé de marbre ! 🙂
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On dirait que non. Il me semble même qu’elle a été à la fois punie et satisfaite. 😉
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