Lectures 2023

Daïra pour la mer, Nassu Djailani

daira

Je dois avouer que j’ai fait une erreur de casting quand j’ai coché ce petit livre lors d’une dernière opération Masse critique de chez Babélio, et j’en suis désolée pour l’éditeur que je remercie pour l’envoi. Je me suis laissée embarquer par mon enthousiasme, la beauté du titre, le pitch, sans vraiment comprendre qu’il s’agissait en réalité d’un recueil de poésie. Et me voici tout de même dans l’obligation d’écrire un billet, exercice délicat quand on est passé complètement à côté d’un livre… Car je n’ai rien en soi contre la poésie, bien entendu. Il m’arrive d’en lire. Et c’est toujours sur le fil que l’alchimie opère alors, ou pas. Le résumé de l’éditeur est pourtant d’une beauté sans nom… jugez plutôt. « D’abord il y a la mer, les pêcheurs qui « butinent au-delà du lagon », les cases en torchis, l’arbre dont la droiture défie les siècles. Il y a la nuit et ses parfums de sève chaude, le frémissement des corps, cet homme qui distribue des poèmes aux passants. Il y a la mère que le poète chante en deux langues, le kibushi et le français, « jusqu’à [se] perdre dans le royaume d’enfance ». Il y a le quignon de pain de l’homme qui a faim, ce tirailleur de la Seconde Guerre mondiale que l’on enrôle chaque 14 juillet pour des exhibitions mémorielles. Il y a cette grand-mère chant d’amour, et les bras d’un grand-père auxquels s’accrochent les radeaux perdus. Avec Nassuf Djailani, Mayotte n’est pas une terre à genoux. Elle danse, elle danse, comme les soufis dansent daïra. Au cœur du monde, tels les arbres dans le vent. »  Qui résisterait à un tel programme ? Mais les mots de Nassif Djailani sont restés sans effet sur moi. L’objet livre est par ailleurs très beau, produit avec une grande qualité, il tient dans la main. Mais il restera dans cette catégorie des ouvrages que j’aurais aimé aimer.

Editions Bruno Doucey –  10 novembre 2022

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Un titre lu dans le cadre d’une opération Masse critique de chez Babélio
La fiche du livre [ici]

Lectures 2020

Ossip Ossipovitch, Marie Baudry… rentrée littéraire 2020 !

J’aime beaucoup, en général, les publications de Alma éditeur, l’éditeur qui publie également les écrits de Thomas Vinau. J’étais donc assez confiante en commençant ce texte. Nous sommes dans une Odessa imaginaire, dont on ne peut situer ni l’époque ni vraiment les lieux. Un auteur, dont les publications sont moins importantes que l’existence propre, Ossip Ossipovitch, fascine la population. Le personnage règne sur le monde intellectuel comme une sorte de gourou mais va assister, impuissant, à la transformation politique d’Odessa. Ce roman nous est présenté comme une fable burlesque, une fantaisie où la poésie se joue de la fin du monde. Je dois avouer que je suis restée complètement hermétique à cet univers odessien imaginaire. Je n’ai pas compris l’engouement bizarre des habitants pour Ossip Ossipovitch. Malgré la beauté de certains passages, la poésie de l’écriture de Marie Baudry n’a pas suffit à me transporter dans une histoire à laquelle je n’ai pas compris grand chose, où l’absurde n’est finalement pas assez absurde, la symbolique parfois vague. Je me suis demandée tout du long où l’auteure voulait nous emmener, quel était le but de tout ça. Une lecture que j’ai tout de même menée jusqu’au bout, trouvant dommage que quelques superbes scènes rencontrées soient ainsi dénuées de sens. Un exercice de style trop poussé ? Une déception pour moi, en tous les cas.

Editions Alma – 3 septembre 2020

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Une autre lecture chez… L’irrégulière

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Lectures 2020

Sabre, Emmanuel Ruben… rentrée littéraire 2020 !

Les billets négatifs ont leur utilité, et peuvent vous épargner certains achats. Pour ce roman, lu dans le cadre du Prix Fnac 2020, auquel j’ai participé pendant l’été cette année en tant qu’adhérente, et dont les résultats ont été publiés dernièrement [clic ici], la déception a été au rendez-vous. J’ai abandonné sa lecture page 168 (sur 384) avec le sentiment que j’avais déjà assez perdu mon temps… Pourtant, l’intrigue ne commençait pas si mal. Un jeune homme se souvient du sabre qui trônait dans le salon de son grand-père, dans son enfance. Il se souvient que cette arme l’inquiétait beaucoup mais le fascinait également. A l’époque, personne ne voulait répondre aux questions de l’enfant quant à sa provenance et à sa présence incongrue dans cette maison. Ce sabre a disparu aujourd’hui, et le grand-père vient juste de décéder. Avec l’aide de sa tante Esther, ancienne libraire, le voilà en quête de l’objet, mais également du passé de leur famille et de leurs secrets. Ces deux personnages, ainsi que sa famille, sont très attachants. Malheureusement, l’auteur s’embourbe dans de nombreuses digressions, laissant l’imaginaire l’emporter très loin, refaire l’histoire, etc. J’ai aimé ce qui avait lieu dans un présent très réel mais le reste m’a très vite ennuyé. La fantaisie n’a pas toujours bonne presse auprès de moi. Ce roman est qualifié en quatrième de couverture d’invention géographique drolatique et de voyage baroque à la poursuite de chimères… Il plaira certainement aux adeptes du genre.

 Editions Stock – 19 août 2020

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Lectures 2019

Dracula, Stoker & Moore & Reppion & Worley… ma BD d’Halloween !

Voici donc mon unique lecture en rapport avec Halloween. Cet album traînait en effet sur ma PAL depuis quelques semaines. Je réponds souvent favorablement aux sollicitations de Graph & Zeppelin, dont j’aime les publications comics et féminines. Lorsque l’on m’a proposé ce Dracula, j’ai donc sauté sur l’occasion. Mais je dois dire que je suis un peu déçue… Déjà, à réception, j’ai été rebutée par le graphisme utilisé qui oscille entre dessin, peinture ou/et photographie et, à la lecture, l’adaptation du roman de Bram Stoker m’a parue lourde, bien que je salue le tour de force. Cependant, tout n’est pas à jeter dans cet album qui met le lecteur dans une ambiance gothique assez réussie en en cochant effectivement tous les codes, les ombres la nuit, les femmes vêtues de blanc, le cimetière, etc… La narration alterne aussi les points de vue de manière assez subtile, entre journal intime, lettres et dialogues intérieurs. De plus, un cahier, en fin d’ouvrage explique tout le travail des scénaristes, et nous montre les premières ébauches de dessin (qui elles sont magnifiques). Je n’ai cependant pas été sensible à l’ensemble. Pour ceux qui ne connaîtraient pas l’histoire, Dracula nous raconte la rencontre d’un jeune clerc de notaire, Jonathan Harker, avec le comte. Le jeune homme, fiancé à Mina Murray, se rend en effet en Transylvanie pour affaires. Il est vite fasciné et effrayé par les lieux et le personnage qu’il découvre mais il recouvre étrangement sa liberté sans séquelles. Cependant, le comte Dracula a aussi un pied à terre à Londres et Lucy, l’amie de Mina en fait les frais. Fiancée à Arthur, après avoir rejeté d’autres demandes en mariage, elle devient vampire après avoir été mordue, enlève des enfants. Ses anciens compagnons lui rendent la liberté, notamment lorsque son fiancé, Arthur, lui enfonce un pieu dans le cœur tandis qu’elle gît dans son cercueil. Mina est à sont tour touchée et ses amis devront à nouveau unir leurs forces pour combattre et détruire définitivement le comte.

Editions Graph & Zeppelin  – 24 septembre 2019 (1ère édition en 2010)

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