Lectures 2024

Liv Maria, Julia Kerninon

livmaria

Lorsque j’ai acheté ce petit poche au Printemps du livre de Montaigu, j’étais persuadée n’avoir encore jamais lu Julia Kerninon, alors que j’avais eu en réalité un « tendre coup de coeur » pour son roman Le dernier amour d’Attila Kiss lu en 2016 grâce à ma bibliothèque. Je n’avais pas fait le rapprochement. Non que j’avais oublié ce roman, pas du tout, j’en gardais au contraire un très bon souvenir, mais il était publié chez un autre éditeur que l’Iconoclaste. Je peux donc dire, qu’au terme de cette deuxième lecture, me voici complètement conquise par l’autrice, puisque j’ai également beaucoup aimé celui-ci…  Liv Maria est née sur une petite île bretonne, d’un père norvégien qui a pris le bateau un beau jour pour rencontrer sa mère. Il a été étonnée (et séduit) par le fait qu’on trouve dans le bar, qu’elle tenait alors d’une jeune main ferme, des boissons mais aussi des cartouches. Son père raconte le soir à sa petite fille des histoires, mélangeant les livres pour adultes à ceux pour enfants. La vie est douce, sans peurs, jusqu’à ce qu’arrive un incident qui incite sa mère à l’envoyer urgemment chez sa belle-soeur à Berlin. Elle va vivre là, tout en faisant du baby-sitting avec ses cousines, et à dix-sept ans à peine, sa première histoire d’amour passionnée, avec un homme plus âgé qu’elle, sans savoir que ce passage de sa vie aura un impact plus tard sur son destin… Ce qu’écrit Julia Kerninon est décidément très beau, presque hors du temps, sensuel et assez rude aussi. On suit le personnage de Liv Maria bien au-delà de son année allemande, alors que les épreuves de la vie ne cessent de l’endurcir. Cette jeune-fille éprise de liberté, amoureuse des livres, de l’aventure, n’est pas au bout de ses surprises alors qu’elle rencontre enfin l’homme qu’elle décide d’épouser. Ce roman dresse le portrait d’une femme comme on les aime et questionne sur le sens de la vie.

Folio – février 2022

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup… 4.5

Un livre acheté au Printemps du livre de Montaigu

Coups de coeur·Lectures 2023

Les enfants sont rois, Delphine de Vigan… coup de coeur !

lesenfantssontrois

❤ J’ai succombé, avec ce titre, à une proposition de prêt. Merci donc à ma prêteuse, car j’ai adoré cette lecture, très remuante ! J’avais une vague idée du sujet de ce roman, je savais qu’il dénonçait, plus ou moins, la surexposition des enfants sur les réseaux. Mais je ne me doutais pas que c’était un tel page turner, ni qu’il m’interrogerait, moi aussi, sur ma pratique d’internet depuis ces dernières dix-sept années… Kimmy a disparu. La petite fille de six ans jouait dans la cour, à cache cache, avec d’autres enfants, quand elle s’est glissée derrière le coin des poubelles, et n’a jamais reparu. Kimmy est la star de « Happy récré », avec son frère. Cette chaîne Youtube à grand succès est dirigée de main de maître par leur mère, Mélanie. Depuis peu, leur père a quitté son emploi pour participer à l’aventure car cette activité génère de gros revenus, via de nombreux partenariats rémunérés, et est très chronophage. La chaîne suit la vie de la famille, presque 24h/24. On soupçonne donc un enlèvement avec demande de rançon. Tout le monde est interrogé. Clara, l’inspectrice, découvre un monde hallucinant fait de unboxing, de pranks, de défis de toutes sortes. Elle découvre aussi des enfants utilisés, fatigués, dont la vie est surexposée…  Delphine de Vigan m’a vraiment agréablement surprise ici, avec ce sujet, qu’elle a apparemment étudié profondément. J’ai ouvert moi-même mon premier blog en 2006, quand mon fils n’avait que un an. J’ai donc très bien compris les préoccupations du personnage lors de ses premiers pas sur internet, l’envie de trouver des gens qui lui ressemblent, la soif d’être validée dans ses goûts (peut-être) et cette grosse tentation de mettre ses enfants en avant, puisque lorsqu’ils sont petits, ils sont une occupation principale. Ayant pour ma part à l’époque, en 2006, choisi l’écriture et les livres, je n’avais pas ce problème de l’image, mais je me suis interrogée pendant ma lecture sur ma pratique. Et si j’avais moi aussi succombé ? Mélanie est une jeune femme fragile qui trouve avec Youtube un succès inattendu, fou. Ce roman interroge sur l’époque et le devenir de ces enfants qui ont grandi avec internet. Un sujet fort, admirablement exploité.

Editions Folio –  août 2022

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 4 2 3 4 

Une autre lecture chez… Mes échappées livresques

Lectures 2023

Martereau, Nathalie Sarraute… les classiques c’est fantastique !

Après un passage chez Moka, qui annonçait la quatrième édition du challenge Les classiques c’est fantastique !, j’ai décidé de me prendre au jeu. Le principe ? Selon le programme annuel élaboré par Moka et Fanny, il s’agit de publier le dernier lundi du mois, notre choix « classique », lu jusque-là dans le plus grand secret. Un groupe facebook a été mis en place. Pour mai, le programme est le suivant : « au diable les phrases interminables (coucou K.Pancol),  les déterminants et autres petits mots superficiels. En mai, le titre de votre classique tiendra en un seul mot ! » Un choix qui m’a mis dans des abîmes de perplexité, car je n’avais rien de semblable dans ma PAL. Acheter un livre ? Pourquoi pas. Et puis, j’ai décidé de relire. Ma bibliothèque regorge de titres classiques, lus pendant mes études de lettres, il y a trente ans, et jamais réouverts depuis. Nathalie Sarraute a été une découverte très forte de ces années. J’avais été scotchée par l’originalité de l’ovni qu’est Le planétarium. Parmi les folios jaunis que je possède d’elle, il y avait ce Martereau, qui tient en un seul mot, vendu… Dans ce roman de 1953, Nathalie Sarraute nous plonge dans l’intimité d’une famille bourgeoise parisienne, nous plaçant principalement dans les pensées d’un narrateur, un jeune homme, un neveu maladif et fragile, qui a été recueilli par son oncle, sa tante et sa cousine. Ce neveu est assez mal à l’aise, attentif à chaque imperceptible signe qui ponctue les conversations, mouvements du visage, reculs, pauses, ton. Il présente à la famille son ami Martereau, un être plus naïf, plus sincère dans ses propos, dont tout le monde finit par faire grand cas. L’oncle est tellement séduit qu’il n’hésite pas à confier de l’argent à cet homme afin qu’il achète pour lui une petite maison de campagne. Martereau accepte. Aucun reçu n’est délivré et le comportement de Martereau peut tout à coup amener à douter de sa probité. A-t-on bêtement fait confiance ? Je n’avais gardé aucun souvenir de ce récit, un brin exigeant par sa façon d’être seulement situé dans les pensées des personnages. Il faut s’accrocher pour en suivre le flux, mais ce fut en réalité au final un régal. J’ai pensé à Proust pour l’écriture, mais également à la nouvelle du Collier de Maupassant pour l’histoire. Ce texte est d’une force inouïe, d’une grande ironie et d’une grande classe. J’ai aimé son regard acéré. Lit-on assez Nathalie Sarraute de nos jours ?

Editions Folio – 1979

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 4 5

en-un-mot-

Les autres lectures à retrouver en liens sous l’article de Moka

Lectures 2022

Annie Ernaux… (rattrapage)

Je démarre sur ce blog une nouvelle rubrique, nommée « rattrapage », qui va me permettre de rapatrier d’anciens billets, en provenance de mon ancien blog. Je profite du Prix Nobel de littérature, accordé cette année à Annie Ernaux, pour inaugurer avec elle ce nouveau genre de billet… Il m’a paru en effet inconcevable que ces lectures ci-dessous ne soient pas sur ce blog…  

lesannées Lu en 2008

Voici peut-être le travail d’une vie, le résultat de notes amoncelées au fil des années, la réalisation d’un projet qui semblerait gargantuesque à n’importe qui, et un récit qu’Annie Ernaux nous livre ici pourtant sans faute de rythme, comme un cadeau, d’une douceur et d’une légèreté surprenante. Le « nous » devient « on », nous englobe, et le « je » est mis en retrait dans un « elle » derrière lequel on devine aisément l’auteure, dont on connaissait déjà des fragments de vie (cf La Place). Des années 50 à nos jours, Annie Ernaux parle d’elle, de son histoire personnelle, de ses parents, de ses enfants, de ses amants, et du monde, un monde vu par le petit bout de la lorgnette, mais un monde réel dans lequel nous avons vécu nous aussi. On se dit sans cesse, au fil de notre lecture « Ah oui c’est vrai », et on se surprend à sourire de nos paroles, à se souvenir des objets à présent délaissés du quotidien, à adhérer (ou pas) aux réflexions de la romancière sur les évènements de l’actualité. Un exercice de style magistral, un défi relevé avec talent et un moment de lecture dont j’aimerais goûter la saveur plus souvent !!! 

la place Billet de 2008

J’ai lu La place lorsque j’étais étudiante et ce livre là, dans ce contexte là, a retenti pour moi de multiples résonnances. J’ai aimé cette écriture qui me semblait nouvelle à l’époque, qui ne se voilait pas la face, et qui parlait des sentiments sans fausse pudeur, avec sincérité. Dans ce « roman », Annie Ernaux parle de la vie et de la mort de son père, de la simplicité de ses propres origines, de la honte, de l’incompréhension, de l’écart qu’ont pu creuser entre eux ses études universitaires et son entrée dans un monde un peu plus bourgeois. Un récit touchant. 

lautrefille Lu en 2011

Quand tout a été dit sans qu’il soit possible de tourner la page, écrire à l’autre devient la seule issue. Mais passer à l’acte est risqué. Ainsi, après avoir rédigé sa Lettre au père, Kafka avait préféré la ranger dans un tiroir. Ecrire une lettre, une seule, c’est s’offrir la point final, s’affranchir d’une vieille histoire. La collection « Les Affranchis » fait donc cette demande à ses auteurs : « Ecrivez la lettre que vous n’avez jamais écrite. » Annie Ernaux a choisi d’écrire à cette soeur dont on lui a toujours tu l’existence. Un dimanche de 1950, alors qu’elle joue dehors – elle a dix ans – elle surprend une conversation entre sa mère et une cliente. « Elle raconte qu’ils ont eu une autre fille que moi et qu’elle est morte de la diphtérie à six ans, avant la guerre, à Lillebonne. Elle décrit les peaux dans la gorge, l’étouffement. Elle dit : elle est morte comme une petite sainte[…] elle dit de moi elle ne sait rien, on n’a pas voulu l’attrister. A la fin, elle dit de toi elle était plus gentille que celle-là. Celle-là, c’est moi. » Plus jamais Annie Ernaux n’entendra ses parents parler de cette soeur inconnue, jamais elle n’osera poser de questions, ce secret restera entre eux, comme une ombre… Pourtant, ses parents, à présent décédés, reposent juste à côté de la petite tombe blanche de leur fille première née. Que dire ? J’ai ressenti beaucoup d’émotions à lire ce texte, pour de multiples raisons, dont bon nombre de personnelles. Je sais, depuis La Place et Les Années ce qui me lie à l’auteure Annie Ernaux. A tant de décennies de distance, j’ai eu étrangement la même éducation, mon lot de secrets de famille à porter (pas tous encore élucidés, mais le seront-ils jamais ?) et je pense avoir trouvé le même refuge qu’elle (avec moins de talent bien sûr) dans l’écriture et la lecture… Mais passons sur ces échos en moi, car ce texte est avant tout un exemple dense et flagrant de son talent. Je l’ai lu d’une traite hier au soir. 

memoiredefille Lu en 2016

« Cette fille là de 1958, qui est capable à cinquante ans de distance de surgir et de provoquer une débâcle intérieure, a donc une présence cachée, irréductible en moi. Si le réel c’est ce qui agit, produit des effets, selon la définition du dictionnaire, cette fille n’est pas moi mais elle est réelle en moi. Une sorte de présence réelle. » Il a fallu tout ce temps pour qu’Annie Ernaux puisse enfin ouvrir la page de la fille de 1958, celle qui a eu son premier amant, lors de la colonie de S. dans l’Orne où elle débarque cet été là en tant que monitrice. Cette fille là, qu’elle traite à la fois d’idiote et de naïve, sort d’une éducation religieuse assez stricte, de la surveillance constante de sa mère, cette fille là a envie de croquer la vie, de faire l’amour, la fête, d’être comme les autres, comme la fille blonde qui retiendra finalement l’attention de H. Elle ne mesure pas la violence des rapports entre les adultes de cette colonie, la raillerie, puisqu’elle ne connaît rien, imagine qu’il faut être comme ça, ne sait pas être autrement, tellement la vague du désir et de la découverte l’emporte, être enfin libre, libérée et amoureuse. Mais ce moment aura un impact sur ses deux années à venir, ses choix d’avenir, son obsession alimentaire, la métamorphose de son physique, le sang qui ne vient plus. Annie Ernaux oscille entre honte et compréhension et garde un regard distancié sur cette Annie D. qui était elle sans être elle, et qu’elle a tout fait depuis pour oublier sans jamais y parvenir. Je me suis demandée comment j’allais réussir à vous parler de ce livre… car il est un coup de coeur à la fois très intime et dérangeant. On entre en effet avec Annie Ernaux dans une mémoire non édulcorée, qui m’a personnellement semblée à la fois brutale et très réaliste. Annie Ernaux décortique ce qu’elle n’a jusque là pas réussi à décortiquer de sa vie, la découverte des relations physiques, l’acceptation d’un quasi viol par méconnaissance et naïveté, tout ce à quoi une éducation rigoriste ne l’a pas préparée et en même temps lui a donné envie de découvrir, l’envie irrésistible de la transgression, le sentiment de vivre enfin, d’exister parce qu’elle désire. Et il est intéressant de voir comment les lectures lui ont ouvert l’esprit alors, permis de faire des choix et de retrouver sa voie. Une lecture précise et juste, et qui agit presque malgré soi comme un miroir.

 

Lectures 2022·Objectif PAL

Le coup de Grâce, Marguerite Yourcenar … mon objectif pal du mois !

J’avais choisi ce titre à 2 € pour compléter une commande, faite à l’aide je m’en souviens d’une carte cadeau. Je n’avais jamais lu Marguerite Yourcenar, c’était une lacune à réparer. Mais je ne suis pas certaine d’avoir tiré le bon numéro avec ce court roman, qui est d’une tristesse incommensurable, quoique paradoxalement ne quittant plus mon esprit depuis sa lecture… L’intrigue se déroule en 1919, dans les pays baltes, dans une région où sévit encore la guerre, la révolte et le désespoir. Nous rencontrons trois personnages, Eric (le narrateur), Conrad (son meilleur ami) et Sophie (la soeur de ce dernier). Au cours de cet état de guerre, ils vivotent tous (et quelques autres) dans la grande maison des jeunes gens, entre privations et danger. L’histoire nous est racontée du point de vue d’Eric, qui regarde cette période du fin fond de sa vieillesse, avec amertume, tendresse et regrets. Il s’avère que Sophie, une jeune fille déjà bien abimée par le contexte, était à l’époque amoureuse de lui. Des sentiments non partagés, qui ont fait de la vie de la jeune femme un enfer, ajoutant un danger supplémentaire au quotidien. Conrad ne se rend compte de rien. Les deux jeunes gens jouent un jeu d’attirance et de répulsion qui enveloppe malgré eux leur entourage d’une ambiance étrange. Eric, personnage assez antipathique, choisit la dureté et l’amitié, face à cette femme qu’il se défend (beaucoup trop) de ne pas aimer… J’ai relu la préface de Marguerite Yourcenar à la fin de ma lecture, et j’ai compris, bien sûr, qu’elle voulait, avec cette histoire, nous donner à lire les errements et contradictions fortes de l’âme humaine. Un livre qui laisse cependant une trace un peu sale en soi.

« Pourquoi les femmes s’éprennent-elles justement  des hommes qui ne leur sont pas destinés, ne leur laissant ainsi que le choix de se dénaturer ou de les haïr ? »

Editions Folio 2€ –  mai 2006

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 4 4 

Une lecture pour le challenge…

objectif pal

Lectures 2021·Objectif PAL

Le sel, Jean-Baptiste Del Amo… mon objectif pal du mois !

lesel

Ce type de couverture attire tout naturellement monsieur à qui j’ai chipé ce livre pour le mettre dans ma PAL, il y a un moment de cela… Mais il ne m’avait rien raconté de son contenu. Jean-Baptiste Del Amo cite Virginia Woolf en incipit et nous avons le sentiment, en effet, en début de roman, d’être chez Mrs Dalloway ou dans Les heures de Michael Cunningham. Nous sommes en réalité à Sète, et Louise, veuve de pêcheur, doit recevoir à dîner ses enfants et petits enfants. Tout au long de la journée, jusqu’au dîner, vont remonter chez les protagonistes, des souvenirs souvent douloureux, beaucoup de rancoeur, et de fragiles moments de joie. Au-dessus de tout cela, flottent des fantômes, celui d’Armand, le père violent et complexe, celui de Léa, petite fille morte accidentellement et prématurément, celui de Fabrice, l’amant de Jonas, atteint du Sida. Louise a eu trois enfants avec Armand. Fanny, l’aînée, est la mère de Léa, mais aussi celle de Martin. Son couple ne s’est pas remis du drame et de l’absence. Albin, son frère, a été pris très tôt dans les filets d’Armand, éduqué comme un digne héritier de ses idées et de son savoir faire de pêcheur. Quelles sont les implications aujourd’hui de cette transmission ? Jonas, le plus jeune, le protégé de Louise, est gay. Il a été rejeté par son père, a connu le décès tragique de son amant Fabrice et tente aujourd’hui de vivre une vie sereine avec Hicham, son compagnon. Personne n’a réellement envie d’aller dîner chez Louise. Et ce qui remonte au fur à mesure de la journée est de plus en plus nauséabond… J’ai aimé chez Jean-Baptiste Del Amo, l’écriture, et cette finesse d’analyse sur l’héritage psychanalytique générationnel. Comment fait-on pour échapper à ce qui semble être parfois un déterminisme, à ce qui est malgré soi inscrit dans notre histoire, et peut-être aussi dans nos gênes ? Louise a tenté d’opposer sa douceur à la violence d’Armand, mais avec discrétion. A-t-elle réussi à conjurer le sort ? Ou ses enfants doivent-ils lui en vouloir ? L’auteur présente ici une toile de relations complexes, que j’ai trouvé un peu exagérée en fin de livre. Une même famille peut-elle donc cumuler autant de mauvaises situations ? Malgré ce sentiment de fin de lecture, Jean-Baptiste Del Amo est un auteur dont j’ai bien envie de continuer à suivre les écrits.

« Rien n’était plus rattrapable désormais. Il lui apparaissait que leur histoire, celle de leur famille, partie d’eux depuis des générations oubliées, les recoins les plus obscurs d’une généalogie, pouvait se répéter sans cesse, sans que jamais ils parvinssent à y mettre un terme, à enrayer la machine, bloquer les rouages, dévier de route. Albin songea que l’histoire de leur famille, commune et si particulière, pouvait être en définitive, l’histoire de tous. »

Editions Folio – décembre 2011

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 4 5

Une autre lecture chez… Liliba

Un roman lu dans le cadre de…